Attendre moins de 6 mois pour concevoir après une fausse couche diminue de 34% le risque de perdre son enfant à nouveau et plus généralement l’ensemble des complications possibles à la naissance, avait conclu une précédente étude. Cette très large étude, publiée dans la revue Human Reproduction, confirme ces conclusions. Ainsi, le report de la grossesse n’améliore pas nécessairement les résultats. Tout au contraire.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande aux couples d’attendre au moins 6 mois avant de tenter de concevoir à nouveau après une fausse couche. Mais cette étude comme la précédente, appelle à réviser ces directives, assez spécifiques aux pays en développement. L’idée est donc de ne pas tarder à entreprendre une nouvelle tentative, à condition bien sûr, de s’être débarrassée de tous symptômes physiques ou émotionnels liés à la fausse couche.
Les chercheurs de l’Université de Malte et de l’Université d’Aberdeen ont mené une revue systématique et une méta-analyse de 13 études portant au total sur les données d’environ un million de femmes, de 11 pays différents. Cette analyse n’identifie pas de résultats défavorables pour les femmes qui tombent enceintes moins de 6 mois après une fausse couche par rapport à elles qui vont choisir d’attendre plus longtemps. De plus, l’analyse confirme une réduction du risque de nouvelle fausse couche et de prématurité chez les femmes qui font rapidement une nouvelle tentative. Précisément, les chercheurs ont comparé les résultats de 1.043 840 femmes participant à 16 essais, puis regroupé les résultats de 10 essais, auxquels avaient participé 977.972 femmes. Ils ont ensuite comparé les résultats de naissance entre les femmes tombées enceintes moins de 6 mois après leur fausse couche et plus de 6 mois après. L‘analyse montre que chez les femmes ayant fait cette tentative moins de 6 mois après :
· une diminution de 18% du risque de nouvelle fausse couche
· une diminution de 21% du risque d’accouchement prématuré
· l’absence de différence sur la mortinatalité.
Les résultats sont donc à nouveau en faveur d’une nouvelle grossesse rapprochée. Certaines sous-analyses suggèrent même qu’une grossesse rapprochée permet d’accroître les chances de naissance vivante. Les auteurs concluent à des preuves aujourd’hui suffisantes pour suggérer aux femmes que le report d’une grossesse après une fausse couche n’est pas bénéfique, sauf raisons précises et particulières. Les chercheurs appellent donc à une révision des recommandations.
Source: Human Reproduction Update November 17 2016 doi: 10.1093/humupd/dmw043Interpregnancy interval following miscarriage and adverse pregnancy outcomes: systematic review and meta-analysis
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