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La crise en Italie

Publié le 06 décembre 2016 par Raphael57

La crise en Italie

Le référendum constitutionnel en Italie a vu le non l'emporter à près de 60 %, ce qui a conduit le Président du conseil, Matteo Renzi, à démissionner. Mais derrière la question des institutions politiques, se cachait à l'évidence celle de la crise économique (et bancaire) qui secoue le pays.

Le référendum en Italie

Matteo Renzi s'était engagé à mener plusieurs réformes durant son mandat : celle du marché du travail, un changement de loi électoral et une modification du Sénat. En ce qui concerne le jobs act, la réforme est entrée en vigueur au début de l'année 2015 et a consisté notamment en une libéralisation comme en Espagne, ce qui passait entre autres par la création d'un CDI à protection croissante avec une période d'essai de trois ans. Bref, Mattéo Renzi a rejoué la célèbre partition du plus de précarité pour plus d'emplois, mais ceux qui pensent que ce fut une réussite en raison de la baisse du taux de chômage se trompent d'analyse...

Pour en revenir au référendum du 04 décembre, celui-ci avait pour objectif de mettre fin à une particularité du système politique institutionnel italien, qui laisse à la Chambre des députés et au Sénat le même pouvoir dans l'élaboration de la loi, ce que l'on appelle dans le jargon juridique le bicamérisme parfait. La réforme prévoyait par conséquent de modifier la composition et le rôle du Sénat, afin tout à la fois d'économiser les grasses indemnités des sénateurs, d'accélérer le travail parlementaire et éventuellement de donner un peu plus de stabilité au gouvernement italien.

Comme toujours, le référendum a pris des allures de plébiscite. Résultat : NON 60 % - OUI 40 %. Démission de Matteo Renzi.

Une période d'incertitudes

Bien que certains indicateurs macroéconomiques semblent s'améliorer, les citoyens italiens ressentent une dégradation (réelle) de leurs conditions de vie et de travail. C'est que la croissance à beau afficher un taux plus élevé que l'année dernière, cela ne se traduit pas en pouvoir d'achat supplémentaire ou en création massive d'emplois... Et les banques sont toujours dans un état catastrophique, que l'incertitude actuelle devrait encore aggraver. C'est précisément ce que j'ai cherché à expliquer dans une petite vidéo :


La crise en Italie par Economiste57

Après avoir visionné cette vidéo, le lecteur comprendra mieux pourquoi je suis atterré de lire que Pierre Moscovici et Jeroen Dijsselbloem considèrent l'économie italienne comme solide tout en réclamant à terme des privatisations et de l'austérité. Heureusement que l'Eurogroup a martelé que la stabilité de la zone euro n'était pas remise en cause par le résultat de ce référendum !


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