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Critiques Séries : Jour Polaire - Midnight Sun. Saison 1. Episodes 2 et 3.

Publié le 09 décembre 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Jour Polaire -  Midnight Sun // Saison 1. Episodes 2 et 3.


En jouant sur la longueur, Jour Polaire se créée forcément des problèmes. Disons que d’un point de vue narratif, la série a de quoi nous tenir en haleine mais elle aussi largement de quoi ralentir le rythme et donc nous ennuyer. Si cela peut apparaître comme dommageable, ce n’est pas toujours le cas. Ces deux épisodes délivrent donc de longues séquences de contemplations par moment ce qui donne un certain cachet à la série, bien que cela ne soit pas du même acabit qu’un épisode de Bron/Broen, The Killing et j’en passe. L’un des avantages de cette série est d’être tournée en trois langues. Nous avons donc des personnages qui parlent français, anglais et suédois. Cela permet de créer une vraie ambiance qui sort un peu de ces séries américaines se déroulant ailleurs et qui parlent américain. Visuellement, la série adopte encore une fois son style particulier dans le but de mettre en scène des paysages magnifiques. Kiruna, la petite ville dans laquelle se déroule cette histoire, est située au nord de la Suède, en Laponie. Ces grandes étendues ces grandes plaines, sont magnifiques. Côté paysage Jour Polaire nous sert donc ce qu’elle peut et ça fonctionne. Cela donne envie de voyager et de découvrir un peu plus un monde que l’on n’a pas pour habitude de voir dans les fictions en dehors des documentaires de Discovery Channel.

Le « nordic noir », le genre auquel Jour Polaire appartient, est un genre qui semble avoir perdu de son entrain. Alors que The Killing ou Bron/Broen parvenaient à le lancer en grandes pompes il y a quelques années, le genre s’est peu à peu essoufflée mais a grandement influencé la narration de pas mal de séries européennes (notamment Broadchurch chez les britanniques). Si Leïla Bekhti n’est pas toujours juste dans sa façon d’aborder son personnage dans ces deux épisodes, elle n’en reste pas moins un atout. Il y a un charme frais chez elle qui donne envie de la suivre dans ses aventures. D’ailleurs, son personnage est parfait pour montrer la part sombre qu’il y a en scandinavie, qui se veut tolérante mais qui ne l’est pas totalement. Visuellement, la série parvient également à montrer l’ambivalence des choses en appuyant sur le jour-obscur de façon intéressante. Car visuellement, c’est là que Jour Polaire s’en sort royalement bien. Le mystère même de Jour Polaire tire un peu vers l’onirisme, ce qui pourrait être une faiblesse mais le récit parvient à garder un entrain assez sympathique sur certains moments pour ne pas complètement plomber l’ambiance.

Jour Polaire reste ambitieuse dans ce qu’elle cherche à faire mais tout ne se solde pas nécessairement pas de grandes réussites pour autant. Comme dans les précédentes séries des créateurs de Jour Polaire, on retrouve alors toujours une grande place laissée aux décors. C’est eux les héros de la série et personne d’autre. Peut-être est-ce aussi pour cela que la série semble avoir parfois un peu laissé tomber son histoire au gré de séquences qui contemplent un paysage certes magnifique mais qui n’a pas d’histoire à conter pour autant. Jour Polaire s’en sort aussi assez bien avec ses meurtres tous plus sanguinolents les uns que les autres. Tout est une question de perception visuelle bien entendu mais cela nous plonge aussi un peu mieux au coeur d’une affaire lugubre et très sombre dans un univers pourtant ensoleillé. Si l’on creuse parfois un peu pour trouver ce qu’il y a d’intéressant dans Jour Polaire, ces deux épisodes restent malgré tout assez séduisants. Il y a de quoi se mettre des trucs sous la dent, notamment sur la culture Sami, sur les paysages de la Laponie et sur les disparités culturelles ou encore le racisme. Tous ces sujets, parfois trop rapidement brossés seront je l’espère mieux développés dans la suite de la saison.

Note : 6/10. En bref, si visuellement Jour Polaire donne le ton, le scénario a encore ses faiblesses.


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