Placement de famille
Publié le 22 juin 2008 par Chondre
C’est après avoir manqué de renverser à vélo Jean-Pierre Darroussin face à la Gare de l’Est et Jules place de la République (si si, souvenez-vous, ce candidat de la nouvelle star anorexique doté d’une vilaine peau jeune à problèmes, petite pensée pour Manue) que je me suis rendu à notre seconde réunion de copropriétaires. Vi vi, j’étais en retard. L’heure était grave. Snooze et moi-même serrions nos petites fesses car un sale ravalement de sa mère nous pendait au nez. Si côté rue l’immeuble est nickel, côté cour c’est Beyrouth. Et qui dit ravalement dit prolongement de la période patate en rond, triangle ou carré. Mais Sainte Rita, patronne des causes désespérées secoua sa baguette magique magique et détourna habilement l’attention de tous les participants sur un problème bien plus grave: Le bâtiment B était en train de s’écrouler et des vies innocentes étaient en danger. Gros silence dans la salle. Bzzz (bruit du silence).
Nous avions déjà entendu parler de cette histoire mais sans plus. C’était sans compter sur mon gentil voisin qui se sentait bien seul et qui avait envie de discuter. Il nous a appris que notre immeuble datait de la révolution et qu’il était initialement constitué d’un bâtiment principal (pas pourri et très joli), le notre, et d’un bâtiment secondaire qui servait d’écuries (le moche qui s’enfonce). Il y a une centaine d’années, les propriétaires de l’époque ont souhaité construire deux étages habitables au dessus des écuries en se tamponnant allègrement des contraintes architecturales. Entre temps, une vilaine fuite d’eau a grignoté les poutres porteuses. Résultats: La mise en sécurité du bâtiment a été demandée et il a été annoncé aux propriétaires qu’ils allaient devoir évacuer les lieux et accessoirement débourser près de 400 000 Euros pour sécuriser le rez-de-chaussée (et éventuellement sortir une autre somme indécemment indécente pour retaper leurs appartements). C’est la fête du slip dans le dixième arrondissement.
Nous étions vraiment emmerdés pour nos pauvres voisins même si nous étions
in petto fous de joie que cette grosse tuile ne nous tombe pas sur la gueule. Même si je n’arrive toujours pas à me faire ni à l’appartement, ni au quartier, je suis heureux d’avoir sécurisé notre avenir. Si l’ambiance semble actuellement alarmiste dans le petit monde des agences immobilières, les prix des appartements parisiens non atypiques ne semblent pas baisser. Les taux d’intérêt ont en revanche pris un bon point dans la tronche depuis le bouclage de notre emprunt et les banques sont de plus en plus regardante avant d’ouvrir le tiroir caisse. Tout est bon pour se rassurer, même s’il semble raisonnable de penser que l’achat d’un tel bien se ventile sur de nombreuses années et non sur un trou d’air.
En attendant, même si nous passons notre temps à faire des chèques depuis notre installation, nous n’avons pas entendu parler du moindre ravalement. Aucun travaux n’a été voté. Nous avons tout de même profité de la réunion pour aborder le sujet de la colonne descendante et de l’envahissement récent de notre baignoire par de vilaines crottes gluantes de l’espace refoulées des étages supérieurs, et accessoirement nous glisser dans le conseil syndical. Il parait que cette étape est indispensable pour se faire de nouveaux amis et être informé avant tout le monde des bonnes et des des mauvaises affaires inhérentes à l’immeuble. Je connais déjà les nichons de ma voisine, j’espère maintenant faire plus ample connaissance avec notre autre voisin qui a une gueule d’ange et surtout le plus beau cul de la rive droite. Deux petites pommes d’amour, un délice pour les yeux.
J’en bave encore.