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Les associations pro-vélo bientôt privées de subventions

Publié le 09 décembre 2016 par Jef06

Les associations pro-vélo bientôt privées de subventionsZéro, rien, nada. Le 9 décembre, trois semaines avant la Saint-Sylvestre, les associations nationales de promotion du vélo n’ont toujours pas reçu, pour 2016, les subventions que l’État leur accorde chaque année. Après des mois d’attente, elles craignent de ne jamais percevoir ces sommes, qui constituent une part importante de leur budget, voire la quasi-totalité pour certaines d’entre elles.

Ensemble, la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB), l’Heureux cyclage (ateliers de réparation), Départements et régions cyclables (collectivités), France vélo tourisme et l’Association française pour le développement des véloroutes et voies vertes (AF3V), reçoivent environ 230 000 euros de subventions annuelles de l’État.

Les associations pro-vélo bientôt privées de subventions
Lettre ouverte. Ces associations ont publié le 8 décembre une lettre ouverte adressée à la ministre de l’environnement, Ségolène Royal, et à la coordonnatrice interministérielle pour le développement de marche et le vélo, Sylvie Banoun. « Le vélo est un mode de transport comme les autres. A la différence près qu’il est beaucoup moins cher et présente de nombreux bénéfices pour notre société », peut-on y lire.

Il n’est pas rare que les subventions, au niveau national comme local, ne soient versées qu’au cours de l’année, voire au dernier trimestre. Mais, alors que les dossiers ont été remplis, comme il est d’usage, en début d’année, le ministère, en ce mois de décembre, ne s’est toujours pas engagé, ni même prononcé. Les associations craignent que l’administration ne mette purement et simplement fin à ces financements.

Les valeurs de la Cop21… La nomination, en juin, de la nouvelle « Madame Vélo », Mme Banoun, n’y a rien changé. « Nous sommes extrêmement surpris de la désinvolture du Ministère et de la Coordination vis-à-vis des actions menées par nos associations », écrivent les responsables. Ils ne manquent pas non plus de souligner que cette « situation incompréhensible » est « en contradiction totale avec les valeurs et les objectifs affichés par la France », notamment à l’occasion de la Cop21. Il ne se passe en effet pas une journée sans que Mme Royal ne vante sur les réseaux sociaux l’action du gouvernement contre le dérèglement climatique.

Et puisqu’on en parle : A la Cop21, les vélos sont à l’intérieur, les cyclistes à l’extérieur (décembre 2015)

Les associations pro-vélo bientôt privées de subventions

Un extrait de la lettre ouverte des associations. DR

Missions de service public. Ces associations sont pour la plupart des « têtes de réseaux », ou fédérations « chapeau » chargées de coordonner, représenter et défendre les associations locales. « Nos structures mènent des missions de service public, compensant quelquefois le désengagement de l’État sur des missions d’animation nationale », précise le communiqué.

La Fédération des usagers de la bicyclette (FUB), qui réunit 230 associations, est le porte-parole des usagers quotidiens du vélo. Elle détient la mission du marquage des vélos et assure la tenue du ficher Bicycode destiné à retrouver facilement une bicyclette volée.

Pour compléter : Au congrès de la FUB, on dessine la société de l’a-voiture (avril 2016)

L’Heureux cyclage représente 200 ateliers de réparation (en forte croissance, seulement 6 en 2005), dans lesquels chacun peut, pour une adhésion de 10€ par an, apprendre à réparer son vélo, utiliser les outils mis à disposition, acheter une monture remise à neuf.

A propos des « services vélos »: Le Velib’ coûte cher, des alternatives existent (septembre 2016)

Départements et régions cyclables rassemble 70 collectivités encourageant le cyclotourisme mais aussi les déplacements quotidiens. Les élus et fonctionnaires reçoivent des formations destinées à reproduire, sur les territoires dont ils ont la charge, les « meilleures pratiques » existantes.

France vélo tourisme regroupe des professionnels et des collectivités qui cherchent à promouvoir le cyclotourisme, une activité de plus en plus prisée et génératrice d’importantes recettes.

Mais encore : Les touristes à vélo plus dépensiers que les vacanciers (août 2014)

L’Association française pour le développement des véloroutes et voies vertes (AF3V) tient à jour les itinéraires de cyclotourisme et contribue au Schéma national des véloroutes et voies vertes.

On remarque l’absence, dans cette liste, du Club des villes et territoires cyclables, une association d’un millier de collectivités également concernée par cette menace, mais qui ne s’est pas associée à la démarche collective. « On ne nous a pas proposé de signer le courrier », affirme sa secrétaire générale, Véronique Michaud.

Les associations pro-vélo bientôt privées de subventions
37 mètres d’autoroute, 16 mètres de tram, 58 Vélibs. Ce total de 230 000€ peut être comparé au bonus octroyé par l’État aux acquéreurs de véhicules électriques, au coût d’un kilomètre de tramway ou d’une autoroute, ou encore à celui des vélos en libre-service.

Ainsi, 230000€, c’est 37 bonus pour véhicules électriques (à 6300€ pièce), 37 mètres d’autoroute6,2 millions d’euros le kilomètre) 16 mètres de tramway (14,5 millions d’euros le kilomètre dans le meilleur des cas). Si on compare les subventions annuelles de ces 5 associations au tramway parisien, on découvre que cela correspond à 1 mètre et demi. Et ça fait aussi 58 Velibs (dont le coût pour la collectivité est évalué à 4000€ par an et par vélo, un chiffre que ne contestent ni la Ville de Paris ni le concessionnaire JCDecaux).

Olivier Razemon,  sur Twitter, Facebook et Instagram.

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