Au pays de la voiture reine (comme le rappelle opportunément le quotidien britannique The Guardian), les hommes et femmes politiques ne se bousculent pas pour évoquer l’avenir des transports en commun. A l’exception des discussions sur le coût des infrastructures et les partenariats que le président Trump voudrait établir pour les financer, le sujet mérite à peine quelques lignes dans les programmes des candidats aux élections locales.
Temps vs. prix. Toutefois, tous les Américains, ainsi que les voyageurs qui ont traversé les Etats-Unis, connaissent au moins deux entreprises de transport terrestre. Amtrak dispose d’un réseau ferré de 21000 miles (34000 kilomètres) sur lequel circulent chaque jour 300 trains, et chaque année 30 millions de passagers (par comparaison, la SNCF, c’est 32000 kilomètres, 14000 trains et plus d’un milliard de voyages). Les cars Greyhound desservent 3800 destinations et transportent 18 millions de passagers chaque année. D’autres compagnies, comme Megabus, proposent aussi des trajets réguliers.
Le train est réputé cher, le bus bon marché. Mais le train est rapide, et le bus lent. Voici Amtrak vs. Greyhound, à l’occasion d’un aller-retour entre la capitale fédérale, Washington, et la principale ville de Pennsylvanie, Philadelphie, distantes de 136 miles (environ 200 kilomètres).
Et en France? Le car Macron, pas cher, mais long et épuisant (novembre 2015).
2/ Prix. Amtrak : 107$ (97€) l’aller simple, seconde classe. En réservant à l’avance, on peut obtenir un tarif plus avantageux. On ne choisit pas sa place. Greyhound : 28,5$ (26€) l’aller simple, classe unique. Possibilité d’acheter un billet remboursable pour 6$ de plus.
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4/ Embarquement. Amtrak conseille d’être présent au moins 20 minutes avant le départ. La longue file d’attente s’étire dans la gare. Sur le quai, une fois qu’une voiture est remplie, les portes se ferment et l’escalier d’accès se rétracte. Malgré la vérification des billets au départ, le contrôleur repasse dans le train après chaque arrêt, et s’adresse aux passagers qu’il n’a pas encore vus (coucou la SNCF). Greyhound demande d’être présent 15 minutes avant le départ. L’embarquement est rapide, une fois que les passagers ont déposé leurs bagages dans la soute.
5/ Durée et ponctualité. Amtrak : 2h pile entre les gares d’Union station (Washington) et 30th St. (Philadelphie). Le départ est ponctuel, et l’arrivée à l’heure. Greyhound : en principe 4h porte à porte. Le départ se fait avec 3 minutes de retard, mais le car s’embourbe immédiatement dans les bouchons. Au final, malgré des embouteillages récurrents et 30 minutes de pause à Baltimore, le car n’aura que 20 minutes de retard.
7/ Ambiance. Amtrak : les passagers travaillent, dorment, mangent ou parlent fort au téléphone, en dépit de l’avertissement qui leur recommande de respecter la tranquillité de leurs voisons. Greyhound : une annonce (très) sonore précise qu’on ne peut ni fumer ni boire de l’alcool. Aucune recommandation à propos du bruit. Comme dans le train, les passagers n’hésitent pas à passer de longs coups de fil ou à regarder des vidéos sonores sur leur téléphone.
Olivier Razemon, sur Twitter, Facebook et Instagram.
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