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Yannick JADOT, un présidentiable meilleur que Mélenchon

Publié le 05 décembre 2016 par Argoul

Même si notre parti ne fait que 3 % à la présidentielle 2017, (c’est le chiffre moyen obtenu depuis la participation des écolos à cette élection depuis 1974), je sais que l’écologie politique que nous portons doublement par notre dénomination actuelle (« EELV ») devrait obtenir la majorité un jour ou l’autre. Les soubresauts de la planète (climat, pétrole, stress hydrique…) sont en effet notre meilleur allié. Pourtant certains de nos membres nous ont quitté. Ces transfuges ont rejoint le Modem, ou le PS, ou Mélenchon, ou Etc. Ils ont choisi une option tactique (souvent avec un but personnel), ils n’ont pas de vision stratégique.

La tendance au XXIe siècle sera l’affrontement entre l’option écologique et le néo-populisme. Il n’y en a pas d’autre. Les résultats de la présidentielle en Autriche sont pour moi le premier élément parlant de cette nouvelle dichotomie bipartisane et du succès possible des Verts contre l’extrême droite. Pour faire face à l’urgence écologique et à ses conséquences socio-économiques, nous aurons d’un côté la tendance à l’autoritarisme du pouvoir avec désignation de boucs émissaires (les immigrés, l’Union européenne, les capitalistes, les terroristes, les Autres) et tendance au repli sur soi. Contre la réalité historique de la soumission du peuple à une élite (et c’est quand l’élite se dit porteur de la parole du peuple qu’elle est la plus dangereuse), il y a l’écologie et ses tâtonnements démocratiques. L’écologie politique s’attaque aux causes structurelles qui forment cette crise systémique que nous traversons en interrogeant le mode de production lui-même. Complexité contre idées simples, prise en compte de la nature contre glorification du social… L’écologie et le populisme sont les deux candidats pour remplacer les systèmes partisans basés sur le facteur travail ou le facteur capital (technique et financier) issus de la révolution industrielle.

Les reliquats partisans du passé, la gauche avec toutes ses composantes allant du centre gauche à l’extrême gauche (en passant par Mélenchon allié au PCF) ainsi que la droite avec toutes ses composantes (aussi innombrables qu’à gauche) seront de plus en plus obligés de s’aligner sur ce nouveau système bipartisan. Hollande et Sarkozy sont tombés dans la dérive du libéralisme autoritariste, il en sera probablement de même avec Valls et Fillon. D’une certaine manière les populistes et les « insoumis », y compris et surtout quand ils se réclament de la planification écologique (centralisée) rejoindraient cette dérive autoritariste s’ils arrivaient au pouvoir. L’histoire est pleine de ces avant-gardes du prolétariat qui sont devenues des nomenklatura.

Car la prise du pouvoir (ou « arriver avant l’autre ! ») n’est pas un objectif en soi. Pour qu’une politique écologique se concrétise vraiment, il faut que la plupart des électeurs pensent, vivent et agissent comme des écolos… L’écologie est un mode de vie, ce n’est pas simplement un programme électoral. Si le peuple n’est pas écolo, le pouvoir ne peut être écolo. Or il y a un peuple écologique en formation, de plus en plus conscient des risques systémiques qu’encourent nos générations présentes et futures. Maintenant que notre parti est débarrassée de ses tendances « plus à gauche » et de ses tendances inféodées à un parti dominant, nous pouvons montrer que nos militants veulent vivre à l’unisson des efforts que demandent une transition écologique véritable. Nous devons décréter l’état d’urgence écologique et vivre en tant que militant et en tant que citoyen la sobriété partagée. J’espère que nos candidats EELV, que ce soit à la présidentielle ou aux législatives, vont se montrer en phase avec le peuple écologique.

De toute façon restons réaliste, « l‘insoumission » est inefficace, plusieurs mouvements en France et en Europe (autour d’un leader) ont montré l’impuissance du « plus à gauche » contre le capitalisme. De toute façon restons réaliste, Jean-Luc Mélenchon n’arrivera jamais au deuxième tour de la présidentielle : c’est aussi une candidature de témoignage. Comme l’a été celle de Bayrou à la présidentielle 2007, avec 18,57 % des suffrages au premier tour pour rien à l’arrivée ! En conséquence je demande à Mélenchon et à tous ses soutiens de rejoindre le mouvement de l’écologie politique portée par Yannick Jadot à la prochaine présidentielle. Sinon ils seront responsables de la marginalisation de l’idée écologiste et entérineront l’impuissance électorale du mouvement anti-capitaliste et socialiste.

NB : lecteurs, ce texte peut bien entendu être diffusé par vos soins à qui vous voulez… ou commenté sur ce blog !
Michel Sourrouille


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