Magazine Médias

France et G.B. tancés tels de mauvais parents (656)

Publié le 07 novembre 2016 par Patrick84

De fait – et c’est l’exercice qui le veut – le propos du Comité est sans beaucoup de nuances, mais comment pouvait-il en être autrement quand cette situation inhumaine dure depuis des lustres, que les appels à la résoudre envoyés en début d’année aux deux Etats n’ont pas été entendus, ou si peu, et que, tous comptes faits, sur une problématique mondiale de migration, on a affaire à deux des nations les plus riches et les mieux équipées, qui sont en tout cas dans le Top Ten mondial. Il est rarissime que la CRC fasse une telle mise au point à des Etats entre deux examens de rapports périodiques. Il fallait donc qu’il soit très inquiet, choqué et irrité.

A juste titre il rappelle ce que ces enfants ont supportés quand dès le premier jour de leur arrivée ils auraient du être protégés, mis à l’abri et leur situation traitée. La jungle de Calais disparue – définitivement ou provisoirement ? – on ne peut pas publier ces défaillances. D’autant que derrière ceux de Calais il y a entre 6000 ou 8000 jeunes Mineurs Non Accompagnes en France.

Le Comité salue comme ilse doit les efforts déployés par la France pour faire quitter Calais aux 1600 jeunes se présentant comme mineurs quand, dans un premier temps, ils étaient à la rue ou en containers même aménagés. On peut effectivement penser – voir blog précédent 655 « Calais évacue, l’état de droit aussi » – qu’ils sont été orientés, puis accueillis dans de bonnes conditions matérielles et humaines et qu’on va s’attacher à traiter individuellement leur situation et de réfléchir avec eux à leur avenir.

Le Comité identifie lui aussi ce problème majeur qu’est la preuve de la minorité. Il appelle fermement «  à ne procéder à des évaluations qu’en cas de doute sérieux et par le biais de procédures pluridisciplinaires et transparentes ». En d’autres termes à en finir avec l’examen au faciès à Calais ou au examens dits osseux scientifiquement contestables. Il faut des équipes au point sur ce sujet. Cela ne s’improvise pas. Or on improvise.

Il aurait pu aussi saluer les modestes, mais réels efforts de la Grande Bretagne pour accueillir d’ores et déjà environ 250 enfants, dont certains n’ayant pas de famille en sur son sol … mais très peu âgés.

Reste qu’il est grand temps de se mettre autour d’une table et de traiter en grandes personnes – en vieux pays d’immigration – le problème posé sachant qu’il doit être relativisé. Au plus on parle de 2000 persanes pour des pays qui en compte chacune plusieurs dizaines de millions d’habitants.

avocat_jeune
On connaît les termes du débat (voir mon blog 650 « Jungle de Calais  : les enfants d’abord! » ). La France souhaite que soit pris en compte le désir des tous les enfants de se rendre en Grande-Bretagne. Les anglais, non seulement contestent pour beaucoup la minorité de ces jeunes, et de fait certains ne sont pas mineurs, mais n’entendent accueillir que ceux qui font la preuve d’une famille sur son territoire. En arrière-fond les accords passés avec entre les deux pays qui veulent que la frontière entre eux soit déplacée dans le pays de départ pays en fonction du sens de déplacement des populations. Un bras de fer s’est engagé qui pus est dans une ambiance Brexit qui veut que la population anglaise développe des attitudes oh combien schoking et si peu britisch !

Des ponts ont commencé à être jetés entre nos deux rives par des responsables pleinement responsables pour dénouer la crise. Les Défenseurs des enfants se sont vus et ont dialogue ; les comités nationaux de l’UNICEF entretiennent des relations étroites ; les gouvernements aussi dialoguent. And so !

Il va être temps de prendre le taureau par les cornes.

Le Comité en appelle à ce que les solutions retenues prennent en compte les droits des enfants. Il serait temps. Doit-on les rappeler : droit à être protégés, droit à ne pas être séparés de leurs parents, droit d’exprimer leurs opinions, droit à l’éducation, droit à l‘accès aux soins, etc. Bref ce que nos deux pays affichent respecter au quotidien.

Signaler ce contenu comme inapproprié


Retour à La Une de Logo Paperblog