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Jungle de Calais : les enfants d’abord! (650)

Publié le 28 septembre 2016 par Patrick84

Malgré la vigilance des autorités et des associations ces enfants et ces jeunes  sont objectivement exposés  à tous les risques dans cet univers sachant que beaucoup ont déjà subi des préjudices de toutes natures pour en arriver là depuis leur départ.

Beaucoup de ces jeunes personnes qualifiées aujourd’hui de mineurs non accompagnés (MENA) pour reprendre la terminologie européenne tentent chaque jour de passer de l’autre côté du Channel pour rejoindre de membres de leur famille.  Certains sont certainement parvenus ; beaucoup échouent qui vont retenter leur chance. D’autres ont disparu purement et simplement : accidents ? victimes d’agressions ?

En tout état de cause, sans nier les efforts développés, on doit être choqué des conditions de vie offertes par notre pays à ces jeunes. Ne rappelons pas que ces jeunes bloqué à Calais n’ont pas eu de rentrée scolaire.

Pour avoir suivi et traité sur 15 ans environ 10 000 situations de mineurs isolés  étrangers à partir du tribunal de Bobigny  il n’est pas question ici de négliger les difficultés juridiques, économiques, psychologiques politiques de l’exercice. Reste que la France a les moyens, si elle entend le traiter, de répondre au problème qui lui est posé. Faut-il s’étonner ou s’indigner que nombre de Conseils départementaux  lancent régulièrement des cris d’orfraie quand ils ont à accueillir une dizaine de ces jeunes. Sous contrôle, la dernière évaluation permet de dire que le coût des  4500  MENA pris en charge par les ASE départementales ne représente que 250 millions d’euros l’an sur un budget de 7 milliards 300 millions.  A qui fera-t-on croire que la France – budget d’Etat et des collectivités locales  – ne peut pas supporter ce coût sachant que nombre de ces jeunes au demeurant inexpulsables ne repartiront pas de France et feront somme toute demain de bons français ? J’en ai croisé dont j’ai eu à me préoccuper qui sont devenus chefs d’entreprise, médecins et même policiers.

Reste très concrètement à régler sans délai le sort des ces jeunes présents à Calais qui souhaiteraient partir en Angleterre et qui restent bloqués.

Récemment notre Défenseur des droits, Jacques Toubon, pouvait avancer qu’au lendemain du BREXIT la Grande Bretagne était revenue sur son attitude conciliante et pragmatique qui l’amenait à accueillir  quelques dizaine – on en dénombrait 70 environs sur l’année – dès lors qu’ils avaient de la famille en Angleterre. Ce robinet se serait totalement fermé au début de l‘été. Incorrigibles anglais, sans cœur ni état d’âme !

Or lors de la cellule de coordination du dispositif d’accueil des MENA tenue cette semaine on avançait qu’en vérité les autorités anglaises ne seraient pas hostiles à l’idée de recevoir des enfants,  mais allèguent que les français, donneurs de leçon sempiternels !,  ne leur proposeraient aucune situation !

De fait les efforts développés sur plusieurs années sont ruinés. Le flux est arrêté et les MENA concernés en pâtissent.

Devant ce constat nos deux patries autoproclamées des droits de l’homme ont fières allure sur ce sujet ! Comment nos gouvernements respectifs peuvent ils se satisfaire de cette situation qui crève les yeux et se regarder encore dans une glace ?

1. Les Etats parties veillent à ce que l’enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré, à moins que les autorités compétentes ne décident, sous réserve de révision judiciaire et conformément aux lois et procédures applicables, que cette séparation est nécessaire dans l’intérêt supérieur de l’enfant. Une décision en ce sens peut être nécessaire dans certains cas particuliers, par exemple lorsque les parents maltraitent ou négligent l’enfant, ou lorsqu’ils vivent séparément et qu’une décision doit être prise au sujet du lieu de résidence de l’enfant.

(…)

3. Les Etats parties respectent le droit de l’enfant séparé de ses deux parents ou de l’un d’eux d’entretenir régulièrement des relations personnelles et des contacts directs avec ses deux parents, sauf si cela est contraire à l’intérêt supérieur de l’enfant.

On peut penser que les deux pays ont une part de responsabilité dans la situaiton actuelle. La Grande Bretagne traine des pieds et la France ne mobilise pas les moyens nécessaires  pour instruire les situations comme le prouve cette condamnation récente de l’Etat par le tribunal administratif dès lors que la préfecture du Nord n’avait pas enregistre et donc pas  instruit une demande d’asile pourtant déposée par un jeune kurde de 16 ans (Libération du 6 septembre 2016).

Faut-il attendre de nouveaux drames après les accidents dont plusieurs jeunes ont été récemment victimes pour se vouloir se rendre illégalement en Angleterre ?

Nos deux pays devraient avoir l’intelligence de se mettre autour d’une table  – et pas seulement de se rejoindre sur une pelouse avec un ballon ovale -, publiquement ou discrètement et, à tout le moins, de gérer le cas des 500 enfants attendus par des parents Outre-Manche. En quelques jours on peut régler par une opération commando administratif leur sort. A qui fera-t-on croire que cela n’est pas possible ?

Le dossier MENA de Calais n’aura pas été vidé, mais déjà le sort de nombre d’enfants aura été  réglé. Les autres doivent être orientés vers des Départements sur la base de la circulaire Taubira de 2013, de la loi du 14 mars 2016 sur la protection de l’enfance et de son décret d’application récemment publié. Sans mégotter !

Si on ne le fait cet effort qu’on arrête au moins des deux côtés de donner des leçons de droits de l’Homme.

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Pour ce qui nous concerne, nous français, constatons que les preuves sont sur table du fait que ces jeunes sont en situation de danger. Si un drame survenait dans la Jungle – mort, violence sexuelle, etc. – l’Etat français en ne prenant pas les mesures qui s’imposent engagerait non seulement sa responsabilité civile, mais ses acteurs leurs responsabilité pénale pour, dument informés – ces enfants sont notoirement  en danger au sens  de l’artile 375 et s du code civil disposition d’ordre public qui vise tous les enfants même etrangers- , avoir laissé perdurer la situation. Ne parlons pas  de la responsabilité morale ! Sans brandir la menace du droit sanction à la veille du 20 novembre date anniversaire de l’adoption de la convention des droits de l’enfant un geste significatif s’impose

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