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Nouvelles Consoles : l’émergence d’une génération d’intelligence artificielle ?

Publié le 18 décembre 2013 par Pashei2

forza

Les parties de Forza Motorsport 5, sorti fin novembre sur Xbox One, se suivent, mais ne se ressemblent pas. Quand le joueur arpente un nouveau circuit, il affronte des adversaires à la conduite spécifique, tantôt agressive, tantôt plus subtile. Cette production de Turn 10 entend sortir des sentiers battus de la simulation automobile, qui pêche souvent par des intelligences artificielles stéréotypées, qui semblent suivre des rails.

Forza Motorsport est la vitrine technologique de la nouvelle machine de Microsoft, mais c’est aussi une manière de promouvoir le système Drivatar, censé accroître le réalisme des conducteurs. Le drivatar est le clone virtuel de joueurs bien réels.

Au fil des parties l’identité numérique des joueurs s’affine et est utilisée dans les parties. « L’idée de Drivatar est née sur la première Xbox, il y a près de 10 ans. Mais pour cette technologie, en avance sur son temps, nous nous avions besoin d’un saut significatif en terme de capacité des machines. C’est ce que permet d’avoir le système d’informatique dématérialisée (cloud) de Microsoft. Les adversaires dans Forza 5 ont des forces et des faiblesses, ils font des erreurs », souligne Dan Greenawalt, directeur créatif de Turn 10 Studios. Comme des milliers de joueurs mettent à jour chaque jour leurs profils dans le nuage, la masse de donnée qui alimente les attitudes des joueurs virtuels grandit et les attitudes sont de plus en plus complexes et nuancées », poursuit-il.

Les nouvelles consoles, Playstation 4 et Xbox One, verront-elles éclore de nouvelles générations d’intelligences artificielles, au delà des seuls jeux de simulation automobile ? « Je peux assez facilement imaginer ce genre de fonctionnalités sur d’autres types de jeux, comme les jeux de tir en vue subjective, les jeux de stratégie, etc », estime M. Greenawalt.

Pourtant, nombreux sont les acteurs à estimer que ce secteur, pourtant prometteur, demeurera encore peu exploité avec cette génération de consoles. D’abord, parce qu’il pèse peu à l’échelle globale du marché du jeu, estimé à un peu plus de 50 milliards d’euros. Pour Laurent Michaud responsable de l’Idate, le marché mondial de l’intelligence artificielle avoisine 200 millions d’euros au niveau mondial.

Tourner en boucle ?

Avec les nouvelles consoles, on a tendance à sous-estimer la couche logicielle. Ce n’est pas parce que l’on a une machine puissante, que le software va nécessairement suivre », souligne Jérôme Hoibian, fondateur de l’entreprise Spirops, spécialisée dans l’intelligence artificielle. Dans un jeu vidéo, l’intelligence artificielle se fonde sur trois principes : la perception, la réflexion, et l’action proprement dite de l’avatar.

L’histoire des intelligences artificielles risque donc de tourner en boucle et de continuer sur le même modèle. Dans les jeux de tir, l’ennemi dispose d’un cône de vision. Même si le joueur se place à quelques centimètres du champ, l’adversaire demeure impassible, c’est seulement où il passe cette ligne imaginaire que l’ennemi tire toutes ses cartouches. Nous sommes loin de l’avènement de personnages virtuels dotés de réelles émotion, de comportements ou de motivations subtils et complexes. L’exemple de Grand Theft Auto V laisse toutefois entrevoir une psychologie des foules vraisemblable.

Lire : « GTA V », un bad boy chez les blockbusters

L’implémentation d’intelligences artificielles est à la frontière de la conception des niveaux d’un jeu, et peut donc se heurter aux contraintes de production. C’est en général en bout de chaîne que se pose la question de l’intelligence artificielle. « Même si les jeux sont interactifs, les game designers ont tendance à concevoir les jeux comme un film », note M. Hoibian. « Nous sommes loin de L’arche du Captain Blood, où le concepteur lui même ne savait sans doute pas si son jeu pouvait être fini », ironise-t-il. Et de conclure : « Il faut que les créatifs s’approprient l’IA, c’est dans la création indépendante que l’on trouvera l’équivalent d’un Minecraft, pour l’intelligence artificielle », martèle-t-il.

Les outils permettant l’émergence de ce type de créations sont d’ailleurs accessibles dans depuis des moteurs comme Unity, très utilisé par les développeurs indépendants.

Laurent Checola

Crédits : Turn 10.

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