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Pour Hors-Pistes, Chloé Delaume expérimente l’écriture collective

Publié le 24 janvier 2014 par Cassanco

Live. C’est la nouvelle direction prise par Hors Pistes, le festival des arts visuels du Centre Pompidou qui se poursuit jusqu’au 26 janvier, en ayant tout misé cette année sur la performance, le temps réel, la collaboration, la fête. Autour du thème du biopic, de l’idée de work in progress et d’une sélection d’artistes en vogue, le petit festival met le musée en ébullition du matin au soir.

Le soir, des cinéastes flirtant avec l’art contemporain, comme Jonathan Caouette, l’auteur de Tarnation et Marie Losier, la réalisatrice de The Ballad of Genesis and Lady Jaye, des plasticiens versé dans le cinéma, comme la poétesse-plasticienne-magicienne islandaise Asdis Sif Gunnarsdottir, présentent leurs travaux en cours sous la forme d’une performance. Ce samedi 25, c’est au tour de la fantasque Isabelle Prim de mettre en scène son travail sur Le Souffleur de l’affaire, une variation autour de Cyrano de Bergerac dans laquelle elle projette de réunir les acteurs Clotilde Hesme et Laurent Poiterenaux.

Pour Hors-Pistes, Chloé Delaume expérimente l’écriture collective

« Le Souffleur de l’affaire » de Isabelle Prim

A l’heure du déjeuner, un duo d’artistes (Simon Fravega et Meggie Schneider), associé avec un duo de chef cuisiniers, organisent des repas à thème : quelques beautiful & intellectual/artistic people (sur la photo ci-dessous, on reconnait au fond à gauche Bernard Blistène, le nouveau directeur du musée national d’Art Moderne de Beaubourg, et, au milieu de la même rangée, l’actrice Jocelyne Desverchère; sur une autre on voyait Olivier Père, le très cinéphile directeur du cinéma d’Arte déjeuner avec Mathieu Macheret, éminent critique aux Cahiers du cinéma…), habillés avec le même tissu fleuri que la nappe sur laquelle sont posées leurs assiettes, devisent du sujet au menu ce jour là (le tabou, l’amour, la mort…) – à la manière de ce que les Monty Python avaient imaginé dans un de leurs sketches les plus désopilants. Ces déjeuners sont filmés et vont nourrir la matière d’un film.

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@Hervé Véronèse pour Hors Pistes

Autre work in progress, le laboratoire d’écriture de Chloé Delaume. En tant qu’écrivain invitée, elle s’essaye elle-même au biopic sur un blog qu’elle tient pendant toute la durée du festival, s’inspirant de l’effervescence ambiante et des commentaires de ses lecteurs dont on sent, à la tonalité très dark de ce qu’ils écrivent, qu’ils connaissent bien son travail.

Elisabeth Ambrose, 26 ans, quelques tâches de rousseur : voilà le point de départ du biopic. Une enveloppe vide dont l’écrivain attend des internautes qu’ils l’aident à la constuire : « Elle coud le corps d’abord pour le remplir après« . Sans renoncer à son style – autofiction distanciée, cut-up, changement d’instances narratives, humour noir-goth (« des filles peignent des banderoles avec du sang de pigeon« )…-, elle construit son récit en piochant dans les commentaires, dans les thèmes des déjeuners, dans ses propres réflexions… En ce huitième jour d’atelier, Chloé Delaume cherche encore l’identité de son Elisabeth Ambrose, qui semble se dérober continuellement à elle. Par ce jeu qu’elle a instauré entre elle et son personnage, elle a déjà réussi à susciter un vrai désir de la connaître. C’est déjà beaucoup.


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