Samedi soir, un sans-papier tunisien mourait dans le Centre de Rétention Admnistrative de
Vincennes. L'administration est la reine pour inventer des euphémismes. Un Centre de Rétention Administrative, c'est un joli mot de novlangue pour dire prison infecte où l'on enferme des sans
papier avant leur expulsion vers leur pays soit-disant d'origine. Les conditions de détention y sont encore plus indignes que
dans nos prisons d'après les nombreuses associations,mais également d'après les rares politiques (souvent de gauche) qui les ont visités. Amnesty International condamne régulièrement la France à ce
sujet. Mais tout le monde s'en fout car ce sont des "criminels" selon les critères de notre omni-président favori : Nicolas Sarkozy. Qui plus est, ce sont des étrangers, souvent à la peau pas tout
à fait blanche car dans la rue, on arrête rarement les blonds aux yeux bleus, mais les bruns frisés à la peau brune. Etant moi-même de peau (très) blanche, j'ai pu constaté l'efficacité de mon
manque de mélanine vis à vis de la maréchaussée. Une amie qui habitait un quartier chaud de Paris (non loin de la rue St Denis), mais qui était très blonde aux yeux verts ne s'était jamais faites
contrôlée par la police. Allez savoir pourquoi ?
Donc, un Tunisien meurt dans ces geôles infectes et ça déclenche une mutinerie. Des matelas brûlent et quatorze détenus en profitent pour se faire la Belle. Que retiennent la plupart de nos médias
? La conditions indignes de rétention ? Que nenni ! Qu'il y a 14 fuyards ! De dangereux criminels sans doute que le chevalier Brice Hortefeux devait bouter hors de France. Ayez peur citoyens, 14 membres de l'anti-France sont lâchés sur nos
routes. Ils ne manqueront pas de semer la panique partout où ils vont passer !
En fait, ils vont surtout penser à se planquer pour ne pas être renvoyé vers un pays qui n'est plus le leur pour rester dans un autre qui ne veut pas d'eux.
Ces 14 fuyards sont des êtres humains qui n'ont commis comme faute que de vouloir vivre mieux que la misère qui les tuait à petit feu. Des gens prêts à travailler dur et qui, si ça se trouve,
travaillait déjà, comme les gens de la restauration qu'on régularise au compte-goutte parce qu'ils sont devenus indispensables.
Personnellement, j'aurais aimé qu'on nous donne le nom du Tunisien mort ce samedi soir. Ca mérite mieux qu'une nationalité un mort tout de même. Certes, ça l'aurait rendu plus humain qu'un anonyme
mort en prison avec le qualificatif honteux de "Sans-papier".
Avec la nouvelle directive européenne (de la Honte) sur l'immigration, les choses ne vont pas s'arranger...
Dominik
Tags : Centre de Rétention Administrative de Vincennes, mort d'un Tunisien sans-papier, Nicolas Sarkozy, politique d'immigration, Amnesty
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