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Chroniques de l’ordinaire bordelais. Épisode 212

Publié le 18 décembre 2016 par Antropologia

Le chou Kale

Il faut prononcer à l’anglaise avec le a en « é ». Oui, parce que ce sont les Américains qui nous font découvrir cette variété de choux dont j’entends parler depuis deux ans . Le kale a toutes les vertus détox, les stars en sont folles, il est parfait pour la santé, le régime, on peut en faire des jus, le manger de plein de façons, il est très bon, la grande mode quoi.

A Maïsadour au printemps dernier, je tombe sur une barquette de six plants de ces choux que je ne cherchais pas. Ravissement, je me vois en Ginette Paltrow vegan dans sa cuisine de la forme. J’en plante 5, le 6° est offert à une autre jardinière. Avec un luxe de précautions, engrais bio, filet de protection chenilles, etc… je les plante, très appliquée.

Huit mois plus tard, ils sont là, un triomphe jardinier, 1mètre 50 de hauteur (j’ai mesuré), une allure folle, super costauds et merveilles de la nature avec des feuilles très crépues serrées autour de la grosse tige, une tête éblouissante, comme les lys des évangiles, « dans sa splendeur, jamais Salomon lui même ne fut vêtu mieux qu’eux ». Dommage que je ne les ai pas mis dans les massifs fleuris.

Pourtant, je vais de déception en déception avec eux dans la cuisine, j’ai beau suivre tous les conseils du net, crus, hachés, bouillis, en chips, en soupe, avec des recettes « saines », je n’arrive pas à les manger et encore moins à les faire manger.

Oui, je ne suis pas une oie ni une vache. Ces choux soit disant nouveaux ressemblent furieusement aux choux cavaliers de mon enfance, des choux fourragers pour les animaux de la ferme. Ils en ont le port, la taille, la santé. Pas la mousse chevelue à la Angela Davies, sur ce point ils tiennent du banal chou frisé.

Hier, je tente un dernier essai, je vais oublier « la détox » et les faire mangeables, en chaussons, donc pâte brisée, chou haché bouilli (avec du chou comme de l’alouette dans le pâté d’alouette), lardons, fromage et noix râpés, façonnage de ravioles, dorure à l’œuf et je mets au four…

Une défaite totale pour le régime. Et c’est un délice amer.



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