Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes a statué cette semaine que tous les Canadiens ont droit en principe de bénéficier d’une connexion Internet illimitée de 50 Mbit/s.
Dans une décision rendue mercredi, l’autorité fédérale en matière de télécommunications a ordonné aux fournisseurs d’accès Internet du pays de s’attaquer au déploiement de leurs services à large bande dans les régions éloignées actuellement mal desservies.
Nous avons pris la liberté de corriger l’infographie ci-dessous fournie par le CRTC. Les flèches pour les téléchargement et téléversement étaient inversées.
Le CRTC a ainsi fixé une nouvelle cible, l’accès à une connexion de 50 Mbit/s en aval et 10 Mbit/s en amont (incluant l’option d’un forfait illimité), à l’échelle nationale. Un type de connexion déjà accessible par 82% de la population. Le CRTC veut voir ce nombre atteindre 100% d’ici 10 à 15 ans.
«L’accès à un service Internet à large bande est fondamental et est un service de télécommunication de base que tous les Canadiens sont en droit de recevoir», a déclaré Jean-Pierre Blais, président du CRTC. «Que ce soit dans un petit village au nord du Yukon, dans une région rurale de l’Est du Québec ou au centre-ville de Calgary – tout le monde a besoin d’avoir accès à des services Internet fixes et mobiles de grande qualité. Nous faisons notre part afin que les services à large bande se rendent aux communautés rurales et éloignées.»
Pour atteindre cet objectif, le CRTC incitera le secteur privé à redoubler d’efforts dans le déploiement de ses infrastructures en augmentant la taille d’un fonds destiné au développement du réseau téléphonique à ligne fixe dans les régions éloignées – qui verra par conséquent sa vocation inclure désormais le développement du réseau Internet à large bande et mobile.
Accessible, mais à quel prix?
Le CRTC est plutôt vague en ce qui concerne les coûts des services Internet pour les consommateurs situés en zones éloignées dans son communiqué. Il précise que «bon nombre de Canadiens, particulièrement ceux qui vivent dans des communautés rurales et éloignées, n’ont pas accès à des services d’accès Internet à large bande comparables à ceux offerts à la vaste majorité des Canadiens sur le plan de la vitesse, de la capacité, de la qualité et du prix».
Le président Jean-Pierre Blais a espoir de voir la concurrence du libre marché régler cette question :
«La meilleure façon de traiter des enjeux entourant l’abordabilité est par l’émergence d’un marché dynamique où les fournisseurs de service se font concurrence pour les prix des services de télécommunication, conjointement avec les programmes d’engagement social des entreprises de télécommunication et des différents paliers de gouvernement.»
Objectif : 2021
On estime que ce fonds, géré indépendamment par une tierce partie, rendra accessibles jusqu’à 750 millions de dollars d’ici 2021. Soulignons que celui-ci est financé à même les revenus des entreprises du secteur des télécommunications (selon un taux de 0,5% par année). Alors que cette contribution était autrefois calculée sur les revenus des services téléphoniques à ligne fixe, le calcul comprendra désormais les recettes générées par les services Internet.
Parallèlement à cette nouvelle, La Presse rapporte que le gouvernement Trudeau a annoncé un fonds de 500 millions de dollars au cours des cinq prochaines années avec le même objectif : améliorer la qualité des services Internet dans les régions éloignées. Comme le mentionne le CRTC, ce qu’il décrit comme un «nouveau fonds» est «complémentaire aux investissements privés existants et futurs et au financement public».