Cela fait plusieurs années maintenant que la presse écrite est en crise, notamment à cause du web. La gratuité de l'info semble avoir été assimilée par les jeunes générations comme quelque chose de normal. Dès lors, presque tous les journaux et magazines ont développé un ou plusieurs sites web ces derniers temps, avec plus ou moins de succès. Mais le problème que rencontrent beaucoup de ces sites web, c'est celui de la non-adaptation du fond au support. Je m'explique. Si les journalistes de presse écrite ont pour la plupart compris et assimilé que le support web nécessite un changement dans la forme des articles (plus courts, plus découpés, plus aérés, plus illustrés et plus interactifs), une majorité d'entre eux se refuse encore à voir la vérité en face en ce qui concerne le fond : lui aussi doit être différent ! C'est une chose que les journalistes de la "vieille école" ont beaucoup de mal à comprendre et à accepter. Pourtant, la télévision, par exemple, est bien différente de la presse écrite sur le fond et la forme. Pourquoi le web ne le serait-il pas ?
Les nombreux problèmes actuels dans les grands groupes de presse comme dans les petites PME découlent à mon sens de cela. Ceux qui ont compris que le web est un support totalement différent du papier, sur lequel il ne suffit pas de transposer des articles issus du magazine et de rajouter éventuellement quelques vidéos, sont les grand gagnants. Il est clair qu'il faut être plus proche de l'internaute, le faire participer à la rédaction, aux événements, à la vie du site, être très réactif, proposer des sujets extrêmement "pratiques" mais aussi exploiter à fond les possibilités graphiques et multimédia, et surtout, accepter le fait que l'on peut se tromper, ou que notre opinion n'est pas partagée, chose que les journalistes de presse écrite ont tendance à ne pas faire...
A ce propos, je vous conseille de lire ce billet de l'un des fondateurs de Rue89, qui explique pourquoi il s'est désengagé du projet : cela va dans le sens de ce que je raconte ci-dessus.