L’obsession technologique des dirigeants : une menace pour le salarié ?

Publié le 29 décembre 2016 par Pnordey @latelier

Une étude de Korn Ferry constate chez les top-leaders, un manque de considération dans la valeur de leur main d’œuvre, alors même qu’ils perçoivent plus de valeur dans la technologie.

63% de dirigeants d’entreprises internationales pensent que d’ici 5 ans, la technologie sera la plus grande ressource de l’entreprise en termes de compétitivité. Un chiffre qui ne paraît pas si étonnant mais qui malheureusement s’accompagne de chiffres beaucoup plus inquiétants pour le salarié. Ainsi, 67% pensent que la technologie créera plus de valeur future que leur main d’œuvre et 44% que la prédominance de la robotique, de l’automatisation et de l’intelligence artificielle rendra inutile la présence des employés. Si bien que l’on pourrait évoquer une obsession technologique des dirigeants, car près de 40% de leur stratégie d’ensemble se tourne vers les ressorts de la technologie.

Jean Marc Laouchez, le directeur de Korn Ferry a commenté ces résultats : « Les dirigeants font face à ce que les experts nomment, le parti pris de la “tangibilité”. Confrontés à l’incertain, ils misent en priorité sur ce qui est tangible : ce qu’ils peuvent voir, toucher, mesurer, à l’image des outils technologiques. Or, mesurer la valeur des personnes reste bien plus difficile, quand bien même ce sont ces mêmes personnes qui influencent directement la technologie, l’innovation et la production. » Son collège Alain Guarino ajoute : « Alors que le rôle critique et la nature pervasive de la technologie dans la main d’œuvre de demain est certaine, personne ne parle du fait que des employés disparaissent complètement. Des compétences pourtant, comme la capacité à guider et manager la culture deviendront demain des facteurs critiques de succès pour les entreprises, si elles cherchent parallèlement à maximiser leur valeur grâce aux individus. »

La robotique fait certes disparaître des emplois mais elle équilibre la balance. Puisqu’elle permet d’en créer d’autres. Si bien que le travail du futur s’appuiera nécessairement sur l’humain mais s’orientera davantage vers une collaboration hommes-machines.