Photo: r. osseni
Se retrouver sans emploi et à la recherche du prochain défi est une étape marquante dans la vie de n'importe qui. Cette situation devient d'autant plus marquante que certains éléments viennent l'accentuer: vivre en Occident / en Amérique du nord où le rythme de vie est soutenu et où "on est ce qu'on fait", être entouré de professionnels actifs et d'entrepreneurs à succès etc.L'une des premières questions justement qu'on pause en rencontrant l'autre est la question de l'emploi. Par là se dessine le statut social, largement lié au revenu: un chauffeur d'autobus est perçu différemment d'un avocat, une gynécologue, d'une infirmière et un agent des douanes se distingue d'un sous-ministre adjoint de la fonction publique fédérale.
Ceci dit, c'en aussi en Amérique du nord que j'ai remarqué que les professions les moins appréciées des intellectuels, les professions manuelles, pouvaient être très bien rémunérées. J'ai vu des éboueurs rouler en Harley Davidson dernier cri et habiter de beaux condominiums, des électriciens se pavaner fièrement sur des plages d'Amérique latine où ils étaient en vacances avec leurs familles. J'ai appris qu'au fond, tout le monde s'il s'y met, peut très bien gagner sa vie. Et ce sont -entre autres- ces possibilités, ce "rêve américain" qui attire autant de nouveaux arrivants vers le Canada, même s'il ne faut pas négliger le besoin de sécurité ou la recherche d'un environnement où il est possible d'être politiquement actif sans craindre pour soi.
Être sans emploi en Occident devient vite une tare sociale et même si l'entourage ne nous met pas la pression, la société est telle qu'on se la met vite soi-même et qu'il faut ensuite avoir des nerfs d'acier pour résister. Une expérience... édifiante, en somme!