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[Critique] Quelques minutes après minuit

Par Wolvy128 @Wolvy128

4-étoiles

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Adapté du roman de Patrick Ness (qui signe le scénario du film), Quelques minutes après minuit (A Monster Calls en VO) est un drame fantastique de Juan Antonio Bayona. L’histoire s’intéresse à Conor (Lewis MacDougall), un jeune garçon qui a de plus en plus de difficultés à faire face à la maladie de sa mère (Felicity Jones), à l’intimidation de ses camarades et à la fermeté de sa grand-mère (Sigourney Weaver). Chaque nuit, pour fuir son quotidien, il s’échappe dans un monde imaginaire peuplé de créatures extraordinaires. Mais c’est pourtant là qu’il va apprendre le courage, la valeur du chagrin et surtout affronter la vérité…

Après L’Orphelinat et The Impossible, le réalisateur espagnol Juan Antonio Bayona continue d’explorer la relation mère/fils au travers d’un conte fantastique incroyablement riche, évoquant une multitude de thématiques telles que l’enfance, la maladie et le deuil. Des sujets extrêmement périlleux, d’autant plus lorsqu’ils sont abordés avec le point de vue d’un enfant, mais qui trouvent toutefois un écho particulier dans le traitement métaphorique du film. Plus subtil qu’on pourrait le croire au départ, le récit a effectivement la bonne idée de superposer la froideur de la réalité à la magie de l’imaginaire par le biais du personnage du monstre, symbole d’apprentissage forcé pour le héros. Alors certes, les histoires racontées à l’aquarelle par ce dernier peuvent paraître un peu lourdes de sous-entendus pour un public adulte, mais elles demeurent néanmoins parfaitement cohérentes compte tenu de l’âge de la personne à qui elles s’adressent. De plus, elles s’avèrent d’une beauté assez sidérante et contribuent pleinement à l’immense plaisir visuel que le film procure.

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Misant beaucoup sur la puissance émotionnelle de son récit pour emporter le spectateur, Quelques minutes après minuit touche bien souvent en plein cœur, sans pour autant abuser des violons. Ainsi, même les séquences les plus émouvantes du film font montre d’une belle sobriété. D’un point de vue purement scénaristique, on regrettera cependant l’extrême prévisibilité de la narration, ainsi que le manque d’originalité du sujet. Deux défauts plutôt mineurs qui sont, de surcroît, largement atténués par l’inventivité du traitement visuel. La beauté formelle du film et l’émotion qui émane de son propos ne seraient toutefois rien sans la performance remarquable de Lewis MacDougall. A l’instar de Tom Holland dans The Impossible, le jeune homme livre effectivement une interprétation pleine de sincérité. Malgré la complexité de son rôle, il crève littéralement l’écran. Au point de quasiment éclipser ses deux partenaires, par ailleurs très convaincantes. Si Felicity Jones confirme sa facilité à se glisser dans la peau de personnage dramatique, c’est davantage Sigourney Weaver qui surprend ici. Tout en retenue, l’actrice laisse poindre une formidable intensité/vulnérabilité lors de certaines scènes clés du film.

En conclusion, avec Quelques minutes après minuit, Juan Antonio Bayona signe donc un drame fantastique bouleversant, dont la puissance émotionnelle n’a d’égal que son inventivité visuelle. Emmené par un casting exemplaire, Lewis MacDougall en tête, le film retranscrit par l’imaginaire la délicate et douloureuse expérience enfantine. Petit coup de cœur !



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