Magazine

Angelo Gaja, faiseur de (grands) vins

Publié le 23 juin 2008 par Armel
418929211.jpgIl fallait bien un jour, je consacre un peu de temps à vous parler d'Angelo Gaja. Angelo Gaja, c'est un peu pour le Piémont ce qu'a été Antinori pour la Toscane, celui qui a su relancer, dans les premiers, au début des années 70, le vin piémontais commercialement en le tirant par le haut d'un point de vue qualitatif.1542932623.jpg   Mais commençons par le commencement. La Cantina di Gaja a été fondée par Giovanni Gaja aux alentours de 1859 dans les Langhe, dans le Piémont, donc. Durant un bon siècle, ce fut une petite entreprise familiale, transmise génération après génération. Angelo arrive à la quatrième génération. Né en 1940 à Alba, il intègre le domaine en 1961 suite à un diplôme d'oenologue à l'institut oenologique d'Alba, l'un des plus réputés au monde, et d'économie à Turin. En 1969, il devient le patron du domaine.
  Mais, me direz-vous, qu'a-t-il donc fait pour transformer ce petit domaine en tête de proue du Piémont, et devenir lui-même une figure majeure du vin italien ?
  1. Il a arrêté d'acheter du raisin non produit dans sa propriété, afin de pouvoir en maîtriser l'élevage à 100% (enfin, 100% moins le climat, et autres petits phénomènes non maîtrisables dans le genre). Il s'assurait ainsi l'exacte qualité recherchée.
  2. Il s'est avant tout concentré sur l'appellation Barbaresco, une appellation qui mourait à petits feux, mais ayant un gros potentiel notamment en raison du cépage, le nebbiolo. Il a su comprendre que la terre dont il avait hérité était idéale pour des grands Barbaresco.
  3. Il a abandonné les foudres de chênes yougoslaves utilisés dans toute la région pour utiliser des fûts de chêne français. Dans ce bois, le nebbiolo, qui n'est pas le plus simple des cépages à vinifier ni même à déguster, mais qui peut donner des trésors quand tout est réuni, pouvait s'assagir, etre dompter, assoupli.
  4. Il a abandonné le vin en vrac pour ne faire que de la commercialisation en bouteilles.
  5. Tout en conservant des cépages autochtones, sur les sols où le nebbiolo s'avérait moins performant, il a planté du cabernet sauvignon et du chardonnay. Un sacrilège à l'époque, mais il a su en tirer la quintessence, et aujourd'hui, personne ne conteste la réussite de ses vins blancs à cépages internationaux.
1821626758.JPG On pourrait évidemment en ajouter d'autres, mais ce sont 4 décisions majeures dans le Piémont des 60' / 70's, qui lui ont donné un temps d'avance sur ses concurrents piémontais, mais, qui, malgré tout, ont permis à l'ensemble des producteurs du Piémont de s'élever très haut dans la hiérarchie internationale des vins. Et puis, après le Barbaresco, Gaja s'est attaqué sérieusement au Barolo en 1988, en rachetant le domaine Marenca e Rivette a Serralunga d'Alba. Nouveau succès... Nouveau virage en 1996, avec l'achat d'un domaine en Toscane, dans le Bolgheri, où il s'amusa alors à faire ses super toscans à lui. Moins renommé que les Ornellaiai et autres Sassicaia, Gaja se fait malgré tout inévitablement une place au soleil en Toscane également. Son domaine, il l'a appelé Ca'Marcanda car ce n'est qu'une vingtaine d'années après sa première offre que son ancien propriétaire a accepté de lui vendre. Ca'Marcanda, cela signifie "Maison des marchandages"...   Aujourd'hui, Gaia Gaja (oui, Gaia Gaja, pas d'erreur), sa fille, prend doucement le relais, alors qu'Angelo affleure les 70 printemps.   Parmi les crus qui ont fait sa réputation, citons les Barbaresco Sori Tildin, Sori San Lorenzo ou Costa Russi, le Barolo Sperss.   Voilà, l'homme est présenté, il faut maintenant goûter ce qu'il a produit

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Armel 2 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte