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"Un pèlerinage à Bayreuth" par Emile de Saint-Auban (1892)

Publié le 09 janvier 2017 par Luc-Henri Roger @munichandco

Emile de Saint-Auban, photographié par Pirou

Alfred-Émile de Bruneau de Saint-Auban est un avocat et journaliste français, né en Italie, à Frascati, en 1858, et mort à Avignon en  1947. Politiquement engagé à l'extrême-droite, il fut nationaliste, antisémite et antidreyfusard. Il est proche au début du 20e siècle du milieu des ligues et l'un des colllaborateurs du journal antisémite La  libre parole. Devenu bâtonnier, il se montrera indulgent et complaisant à l'égard d'agitateurs d'extrême-droite. En tangt que journaliste, il collabore à plusieurs revues et journaux d'orientation catholique ou conservatrice. Mélomane passionné par les œuvres de Wagner, il consacre une grande partie de ses articles à la critique musicale et artistique.
Il publie en 1892 à Paris chez Saviné (12 rue des Pyramides) Un pèlerinage à Bayreuth, qui reçut un excellent accueil de la critique de l'époque, à de rares exceptions prés, celles de journalistes anti-wagnériens notoires. L'ouvrage se vendit alors 3 francs 50.
Voici quatre des articles consacrés à la sortie de son ouvrage et  publiés dans la presse française en 1892. Le premier d'entre eux est particulièrement intéressant de par les longues citations qu'il nous offre de la prose d'Emile de Saint-Auban. Le dernier, clairement anti-wagnérien, fait fort peu de cas d'Un pèlerinage à Bayreuth.
Article paru dans le 26 mars 1892 dans Angers-artiste, un magazine publié à Angers  par la  Société des amis des arts d'Angers.
"Le pèlerinage à Bayreuth
Depuis quelques années, les livres sur les dernières oeuvres de Richard Wagner se sont multipliés et l'on a beaucoup écrit sur Parsifal, les Maîtres chanteurs, Tristan et Yseult. la tétralogie des Niebelungen. 11 faut d'autant moins s'en plaindre, que de ces différentes études sont sortis d'intéressants volumes qui n'ont pas peu contribué à préparer chez nous l'évolution musicale dont nous entendions naguère l'une des plus artistiques manifestations « Le Rêve. »
Sous ce titre, « Un Pèlerinage à Bayreuth » un trois cent nouvelles pages [sic], viennent de faire leur entrée dans le monde, chez l'éditeur Albert Savine : elles sont signées Emile de Saint-Auban, et, je conseille à tous ceux qu'intéressent le mouvement moderne qui emporte la musique et les musiciens do se procurer ce livre très instructif, très captivant cl très personnel. Ceux qui sont allés à Bayreuth y moissonneront des souvenirs, les autres éprouveront le désir de prendre le chemin de la « ville sainte », c'est ainsi que l'appelle M. de Saint-Auban, et elle est bien nommée.
L'auteur n'est pas un Wagnérien de la veille, il le dit lui-même en commençant.
Si j'aime Wagner aujourd'hui, ce n'est vraiment, pas ma faute; j'ai fait tout mon possible pour ne pas l'aimer; j'y ai tâché de toute mon ardeur, de toutes mes forces; et je puis même me rendre ce témoignage que mes efforts furent jadis couronnés d'un plein succès. Je nourrissais à son égard une antipathie solide, d'autant plus imperturbable qu'elle était vierge de tout raisonnement, antipathie d'un enfant qui ne raisonne ni ses amours ni ses haines, et prend, sans discuter, les unes et les autres comme elles se présentent à ses inclinations naissantes en sortant des mains de l'instinct. Elles ne sont pas faciles à mettre au pli, ces impressions du premier âge. Elles tiennent à vivre et se défendent avec vigueur. Elles ont pour avocat ce singulier attrait d'un souvenir qui s'éloigne et que son éloignement rend plus vivace et plus cher; elles le savent et en abusent ; si elles ne trouvent à qui parler, elles s'installent dans le coeur à perpétuelle demeure. Combien en ai-je connu qui, après avoir cessé d'être des convictions, s'en consolaient en devenant des habitudes et prenaient une retraite des plus honorables dans la classe des préjugés!
Que de gens aujourd'hui pourraient et devraient tenir ce langage. Mais ils préfèrent fermer leurs yeux et leurs oreilles, et je doute qu'ils suivent le conseil que leur donne M. de Saint-Auban à la fin du premier chapitre de son livre, intitulé  "Vieux souvenirs."
Pour vous.qui l'ignorez encore, phalange d'amateurs qu'on nomme le public, qui jugez en dernier ressort le mérite des ouvrages, et pouvez, à votre gré, les arrêter à la douane ou leur donner droit de cité, arbitres équitables, mais parfois mal renseignés, si vous désirez être justes et comprendre cet art nouveau qui, tout autour de nous, exproprie le vieux théâtre et y installe sa maison, prêt à franchir nos frontières quand l'interdit sera levé, n'écoutez pas trop les disciples; allez-vous-en tout droit au maître et demandez-lui son secret: ne restez pas sur le parvis, pénétrez dans le temple; le temple n'est pas bien loin; il s'élève au fond de la Bavière, sur une verte colline ceinte de bois ombreux: on y assiste à de belles l'êtes ; on y entend et on y voit des choses vraiment très grandes, si grandes qu'elles justifieraient jusqu'à l'exclusivisme, pourvu qu'il parlât mieux sa langue et demeurât de bonne humeur !...
L'auteur n'aime pas ceux, qu'il appelle les Wagnériens officiels, qu'il se garde de confondre avec les admirateurs du maître.
Gardez-vous, dit-il, de confondre les seconds avec les premiers. Ce sont des êtres très distincts : les uns sont des dilettanti, les autres sont des dévots; les uns vont au théâtre, les autres vont à l'église; les uns écoutent, les autres officient (1); enfin, différence essentielle, les uns gardent parfois un caractère supportable, tandis que les autres s'imposent comme un devoir de prouver jusqu'à l'évidence que la musique n'adoucit pas leurs tuteurs.
M. de Saint-Auban se place avec raison dans la catégorie de ceux qui simplement admirent : il ne dissimule pas son enthousiasme et sait avec un grand bonheur d'expression, une vraie profondeur de pensée, définir et raisonner ses impressions. Rien de plus judicieux, que ces observations concernant le Leitmotive.
Le génie musical de Wagner consiste précisément à trouver  dans chacun de ses drames un certain nombre de motifs très nets et très saisissants qui en forment, si j'ose, dire, la psychologie sonore et, par leur sincérité, s'imposent comme l'expression nécessaire des sentiments qu'ils font vibrer à l'oreille de l'auditeur. Dans une pure symphonie, sans le secours du verbe, ces motifs n'éveilleraient qu'une impression générale et, quelque signifiant que puisse être leur langage, ne sortiraient pas du vague auquel la musique est condamnée. Mais expliqués, définis, précisés par le verbe qui en est, en quelque sorte l'étiquette et l'argument, l'oreille, ensuite l'esprit, les identifient avec le verbe et ne séparent plus le sentiment qu'ils modulent de l'idée que le verbe a énoncée. Le mot rend donc une idée, le leitmotive une impression. Il en découle une conséquence : l'idée d'un objet ne varie pas ; une lance est toujours une lance, qu'il s'agisse du fer de Wotan ou de celui do Longinus; d'où il suit que le mot lance est lui-même invariable; il s'écrit de la même manière dans Parsifal et dans la Trilogie. Au contraire,rien de changeant comme l'impression d'un objet; elle se transforme du tout au tout avec les circonstances ; et l'arme façonnée dans le bois du Frêne du Monde en cause une toute autre que celle qui l'eut taillée dans un cèdre du Liban; par suite, le leitmotive s'écrira tout autrement. Il en résulte que les mots sont des conventions absolues, perpétuelles, antérieures à l'écrivain et qui s'imposent à lui, au lieu que les leitmotives sont des conventions relatives et. temporaires, librement consenties par l'artiste et dont, en général, l'effet se limite à un drame déterminé.
Plus loin suit une définition très exacte du chanteur Wagnérien.
Ce n'est pas un chanteur vieux modèle: c'est un acteur qui parle un langage noté, c'est-à-dire le verbe humain, non plus défiguré par le caprice des cavatines, mais plutôt transfiguré par la. magie des sons. Dégager des mots la musique latente, en pousser l'accentuation à son plus haut degré, obéir aux inflexions naturelles des syllabes qui les composent, les exagérer seulement, en augmenter les intervalles au point de leur rendre applicables les règles de l'harmonie, tel est, semble-l-il, le but que le maître a. visé. Dans un pareil système, le chant, n'est pas une romance dont l'air se suffit à lui-même et dont on peut tenir les mots pour un élément négligeable; le chant, c'est avant tout, la parole -notée, mais toujours la parole: la pure musique est ailleurs. Or, ici, la musique, est beaucoup: mais la parole est encore plus: car la parole est le texte, la musique, la paraphrase — paraphrase admirable sans doute, plus admirable que le texte, à laquelle le texte doit sa lumière et sa splendeur, qui le pénètre et l'enveloppe d'une vibrante atmosphère dont les souffles mélodieux lui font une apothéose, qui ne se borne pas à l'accompagner, à le suivre, qui le précède ou le rappelle, qui prophétise ou se souvient, mais enfin, toute belle qu'elle est, une simple paraphrase dont les traits et, les remarques supposent le texte connu.
A part un chapitre intitulé « Le Rire Wagnérien » dans lequel il est question des Maîtres chanteurs, le livre est tout particulièrement consacré à l'étude de Parsifal : il contient nombre d'aperçus originaux et nouveaux. L'on n'en saurait trop conseiller la lecture à ceux qui doutent encore. Je regrette, en vérité, de ne pouvoir, faute d'espace, en citer de plus nombreux extraits. Je veux finir par ceux-ci, pris dans le chapitre intitulé "Dernier coup d'oeil".
Wagner ne doit rien, il se doit tout. Si jamais orgueil fut excusable, c'est vraiment le sien. Je ne parle pas de sa musique. Il a inventé une nouvelle mélodie, comme d'autres une prose ou une poésie nouvelles. Il lègue à l'harmonie des trouvailles merveilleuses : il en a rajeuni les formules, il en a brisé les vieux cadres et démesurément élargi les horizons. Certes, cela, est beaucoup. Mais cela n'est presque rien, si on le compare au reste. La révolution, ou plutôt l'évolution wagnérienne n'est pas exclusivement une évolution musicale. Elle est aussi, elle est surtout une évolution dramatique. Elle, est l'avènement d'une forme inconnue. C'est par là qu'entre toutes elle demeurera fameuse. C'est, par là qu'elle intéresse la philosophie de Fart. Wagner, le musicien, n'est qu'un grand homme. Wagner, le dramaturge, est un homme sans précédent. Symphoniste, il continue .Beethoven; poète, il succède à Shakespeare. Mais Shakespeare et Beethoven étaient deux êtres distincts. Confondez-les on un seul être : Vous avez Wagner. De leurs oeuvres n'en faites qu'une : Vous avez l'oeuvre wagnérienne, l'oeuvre inouïe, exceptionnelle, impossible à classer dans les catégories anciennes, pour laquelle il faut créer une autre catégorie.
M. de Saint-Auban termine en répondant à la crainte cent fois exprimée par les amateurs de nationalisme. Les esprits timorés et les compositeurs disposés à pontifier feront bien de méditer cette page.
Le peuple français est un peuple universel. Son génie est un souple et précieux organisme qui élabore savamment les substances les plus diverses pour en former sa propre substance. C'est un creuset où tous les ors prennent son éclat spécial. Les métaux viennent de partout: la statue n'appartient qu'à lui. Le grand siècle fut grec et latin ; il respirait, il exhalait l'antiquité par tous les pores; Euripide et Plaute régnaient. Mais sur la scène de Versailles, Euripide avait nom Racine, et Plaute s'appelait Molière. Bossuet, c'était la Bible; Fénelon, c'était Homère délicieusement adouci par d'évangéliques lueurs. Mais tous, comme ils furent Français! Et comme leur langue française s'imposa à toute la terre! Les idées du dehors nous conquièrent à la façon de ces barbares qu'absorbe le peuple conquis. Noire défaite est un triomphe. Voyez les Romantiques: ils laissèrent dormir les Anciens; la mode, alors, avait tourné; sous leur évocation douloureuse mais puissante, l'Espagne, l'Angleterre, l'Allemagne et l'Italie sortirent de leur sommeil; on acclama leur empire: mais ces nouveaux dominateurs, comme les Latins et les Grecs, au contact de notre sol prirent.notre physionomie. La fièvre romantique et la sérénité classique, à travers les vicissitudes, conservaient cet air do famille, caractère des fortes races, qu'elles gardent dans la santé comme dans la maladie. Ne craignons pas l'importation des flores étrangères: En traversant le fleuve ou lit montagne, elles prennent les saveurs et les parfums de nos climats. Le vieil arbre gaulois supporte toutes les greffes; son inépuisable sève mûrit chaque espèce de fruit en communiquant à chacun ele goût prononcé du terroir. Ecoutons Wagner sans scrupule : Si nos maîtres futurs cultivent le Wagnérisine, ils lui auront vite donné, l'empreinte de notre cachet.
Tout ceci est d'une vérité absolue. Il n'y a rien à répondre et une seule chose à faire. Lrs dernières lignes du livre l'indiquent et je m'en voudrais de les oublier.
En attendant, montez sur la verte colline. Allez rendre visite au dieu. Si vous n'y croyez pas, qu'importe ! Pénétrez en curieux, sinon en adorateur. Son  temple, n'est pas banal. Il vaut sûrement le voyage. On y célèbre des mystères qui troublent, quand ils ne convertissent pas. Vous entrerez on souriant, vous ferez comme mon sceptique : En sortant, vous serez sérieux. Car il est bien possible que cela ne vous plaise pas; mais cela vous semblera grand. Si vous n'êtes pas électrisé, du moins serez-vous inquiet. Vous éprouverez la secousse que donne toujours la vision d'un phénomène colossal. Vous aurez la sensation d'un nouveau monde qui s'entrouvre, avec un peuple de pensées et d'extases inconnues. Votre cerveau s'élargira. 11 vous paraîtra plus riche d'impressions, d'idées et de rêves. Comme dans les contes de fées, bon gré mal gré vous monterez sur les ailes des chimères dont le vol perce la nue. et vous vous enfoncerez dans cette région surhumaine, remplie de monts sonores, d'harmonieuses forêts, de mystiques cathédrales et d'inconcevables lueurs...
(1) Quelques-uns de ces incroyables gommeux du wagnérisme poussent leur manie jusqu'à vouloir empêcher qu'on applaudisse le premier acte de Parsifal! Cela leur semble une impiété ! On voit que je n'exagère pas en les qualifiant de dévots; c'est bigots qu'il faudrait dire."

Article dans la Chronique des arts et de la curiosité, supplément à la Gazette des beaux-arts du 16 juillet 1892 (pp.94-95)
BIBLIOGRAPHIE L'éditeur Saviné, 12, rue des Pyramides, met en vente un très curieux volume de M. Emile de Saint-Auban : Un Pèlerinage à Bayreuth (envoi franco contre 3 fr. 50, mandat ou timbres-poste). Ces pages où, à côté d'une vivante description de Bayreuth et de ses pèlerins, on trouvera, au triple point de vue de la peinture représentée par le décor, de la symphonie et du poème, une étude approfondie de l'œuvre wagnérienne, notamment du drame de Parsifal, ont une saveur toute personnelle. L'auteur ne s'y inspire d'aucun des nombreux travaux consacrés à Richard Wagner. Il n'a eu, comme il le dit, d'autre guide que ses souvenirs réchauffés par la pensée et l'étude des partitions. Son but a été de donner la sensation de ce qu'est, dans son émouvante réalité, cet art nouveau, dont l'idée appartient plus encore à l'histoire du théâtre qu'à celle de la musique. Un Pèlerinage à Bayreuth fera naître chez ceux qui ne sont point allé visiter la Mecque du wagnérisme, le désir de s'enfoncer dans l'étrange région où l'auteur les conduit, « région surhumaine, remplie de monts sonores, d'harmonieuses forêts, de mystiques cathédrales et d'inconcevables lueurs. »

Fragment d'un article intitulé Les pèlerins de Bayreuth paru dans le Journal des débats politiques et littéraires du 27 juillet 1892 [...]Enfin, ceux qui partent pour Bayreuth sans parti pria, avec le désir d'être émus, je veux recommander la lecture d'un petit livre très édifiant et très instructif. Pour son auteur, M. Emile de Saint-Auban le chemin de Bayreuth fut le chemin de Damas. Tout de suite, le néophyte est devenu un apôtre enthousiaste. Il a écrit, pour célébrer sa conversion, une excellente analyse et un très beau commentaire de Parsifal. Dans ce livre, les pèlerins apprendront comment la foi vient aux simples et comment naît l'admiration de Richard Wagner chez les hommes de bonne volonté. ANDRÉ HALLAYS

Article paru dans la partie bibliographique des Etudes religieuses, philosophiques, historiques et littéraires, paru chez V. Retaux à Paris en 1892  Un Pèlerinage à Bayreuth, par Émile de Saint-Auban In-12 de 339 pages. Paris, Savine, 1892. Prix 3 fr. 50.
     M. de Saint-Auban commence par faire œuvre de voyageur, en nous conduisant à Bayreuth, « la Mecque musicale » ensuite il nous fait assister, en artiste et en admirateur du « dieu », aux mystères ineffables que Wagner y déploie, « dans cette région surhumaine, remplie de monts sonores, d'harmonieuses forêts, de mystiques cathédrales et d'inconcevables lueurs ».      Avec lui nous assistons à l'action musico-dramatique de Parsifal, dans l'antre obscur où mugissent de monstrueux trombones ou des bases gigantesques. Cà et là, des éclaircies, des visions célestes, puis des cris d'effroi contrastes, énigmes de cette musique faite d'imprévu, de sentimentalité outrée, de désespérances passionnées, de préludes, d'accompagnements sans fin. L'auteur s'exalte, s'anime, il est transfiguré, et il souhaite en terminant que Wagner remplace, sur la scène française et dans le goût français, la musique démodée des Beethoven, des Mozart, dos Rossini, des Meyerbeer, des Gounod, etc.     Tel n'est pas notre avis, et nous espérons que longtemps encore le public goûtera les lumineuses mélodies ou les savantes harmonies de nos auteurs, justement préférées.     338 pages pour l'éloge de Wagner. Ne nous étonnons pas si le style reflète parfois les obscurités sonores des œuvres du dieu. Au demeurant, ce livre peut être admiré par les wagnériens; il peut être lu par tous ceux qui voudraient imiter M. de SaintAuban et s'extasier à sa suite sur la blanche épopée du cygne, le rayonnement du graal, etc.

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