Chères et chers camarades,
Quelques heures avant le premier débat qui permettra à nos candidat(e)s d'échanger sur leur programme, nous aimerions expliquer les raisons qui nous poussent à soutenir Benoît Hamon.
Pour beaucoup d'entre nous, être socialiste c'est de se tenir fermement debout sur un pied qui est celui de l' égalité et sur un autre qui est celui de l' internationalisme. C'est ce qui anime notre engagement politique au quotidien et ce qui dirige notre choix d'un candidat à l'occasion de cette primaire ouverte à la gauche pour l'élection présidentielle.
Faire un choix, non pas selon des chapelles, mais bien selon des propositions et des personnalités, c'est une chance dont nous voulons faire usage en toute indépendance et en se basant sur leur proposition et leur personnalité.
Benoît Hamon sort pour nous clairement du lot, tant par le caractère engagé et visionnaire de ses propositions que par sa droiture personnelle dans le cadre de ses différents mandats et engagements. Il a été un député européen travailleur et engagé, présent et soucieux de respecter le mandat donné par ses électeurs. Au sein du gouvernement, dans le respect du Président et du Premier ministre, il n'aura eu de cesse, sans être frondeur pour autant, de tenter d'infléchir le cap politiquement discutable qui aura été celui de la déchéance de nationalité, de l'usage intempestif de l'article 49-3 ou encore pour le droit de vote des étrangers.
" On a cru qu'il suffisait de savoir bien gérer, et souvent mieux gérer que la droite, et apporter 4 ou 5 réformes sociales ou de société pour changer les choses. "
Martine Aubry
" On a cru qu'il suffisait de savoir bien gérer, et souvent mieux gérer que la droite, et apporter 4 ou 5 réformes sociales ou de société pour changer les choses. " Cette citation de Martine Aubry, toujours très juste, date de 2009. Elle trouve pourtant un bel écho aujourd'hui en 2017. Elle met en perspective la crise de la social-démocratie - et pour cause, la montée en puissance des populistes, souverainistes, les victoires des Brexiters et autres Trumps, peuvent aussi être lues comme autant de rejets, et donc d'échecs des sociaux-démocrates, et un appel à un changement de système. Au-delà de la grande proximité avec la maire de Lille, c'est ce constat que nous défendons.
Pas de fatalisme - comme Benoît, nous pensons que nous pouvons éviter les extrêmes si la gauche passe enfin à l'offensive sur le terrain des idées. Sur le plan programmatique, Benoît défend des propositions qui offrent une nouvelle vision à gauche et non un entre-deux qui ne fait pas la différence pour les gens que nous défendons historiquement. En effet, dans les territoires périphériques, dans les milieux populaires, le sentiment d'abandon est important et profite toujours au Front National. Il faut reprendre la main. L'intégration de toutes les populations au débat démocratique est un des enjeux majeurs de cette élection. Benoît ne tourne pas le dos à nos citoyens : il construit un projet qui les protège et en même temps, leur donne un rôle d'acteur de premier plan dans notre histoire collective, dans une France européenne, écologique, ouverte et résolument préparée aux défis de demain.
Certes, d'autres candidats prétendent vouloir sortir de la crise de la social-démocratie. Nous revendiquons vouloir le faire par le haut, et non en utilisant les armes de nos adversaires, à savoir en surfant sur la mode du souverainisme, de l'euroscepticisme et une certaine bienveillance à l'égard du régime russe comme le fait Arnaud Montebourg.
Nous refusons par ailleurs de soutenir tout camarade ayant fait usage de la carte du repli national, comme ce fut le cas pour Manuel Valls et sa proposition sur la déchéance de nationalité pour les binationaux coupables d'actes de terrorisme. Manuel a ce faisant ravivé un amalgame bien connu de l'extrême-droite accolant aux binationaux, aux migrants et aux Français de l'étranger une suspicion de potentielle " traîtrise " contre les intérêts de la collectivité nationale. Il a ainsi rompu un fil idéologique permanent depuis Jean Jaurès et son combat internationaliste. Cela nous ne pourrons jamais l'accepter.
Ce choix pour finir est celui du choix de l'ouverture vers l'Europe et vers le monde. Il n'est absolument pas évident, tant sur ce point la proximité avec Vincent Peillon est importante. Vincent comme Benoît sont des camarades de valeur ayant des convictions qui s'illustrent dans un programme de qualité. Néanmoins, la différence entre les deux repose pour nous en grande partie sur la réflexion très aboutie sur la convergence sociale et fiscale en Europe que Benoît défend, sur le plan concret qu'il développe sur la transition numérique et son impact sur le marché du travail et la transition écologique, où il place la France, solidement ancrée en Europe, comme élève modèle d'une nouvelle société.
Pour ces raisons, Benoît nous apparaît comme étant le candidat le plus à même de porter nos combats collectifs lors de cette prochaine élection présidentielle et nous souhaitons lui apporter notre confiance et donc notre soutien.
Dans cette phase d'échanges politique portant sur les idées et sur un nouveau projet de société, nous voulons encore nous féliciter collectivement de l'exercice que constitue cette primaire. Que Benoît ou un autre candidat gagne, le Parti sortira plus fort de la zone de turbulence que nous venons de traverser. Nous serons mobilisés avec lui afin de concrétiser jusqu'au bout ce bel exercice collectif.
Gabriel Richard-Molard
Secrétaire Fédéral Europe
Membre du Bureau Fédéral
Michael Vincent
Secrétaire de Section de Londres
Retrouvez les propositions de Benoît Hamon sur benoithamon2017.fr
Crédits photo: la talentueuse Margot L'Hermite à retrouver sur margot-lhermite.fr