La Grande Muraille // De Yimou Zhang. Avec Matt Damon, Pedro Pascal et Willem Dafoe.
Avec La Grande Muraille on pourra parler encore pendant des années du whitewashing dans les grandes productions hollywoodienne. Constance Wu (Fresh Off the Boat) y a d’ailleurs été de son petit commentaire. Film le plus cher jamais tourné en Chine, La Grande Muraille ne montre pas toujours la meilleure façade de son budget de 135 millions de dollars. Visuellement, les CGI ne sont pas grandioses. C’est à se demander si le budget du film n’est pas tombé dans le confort du casting américain plutôt que dans le film réellement. Mis en scène par Yimou Zhang (Le secret des poignards volants), La Grande Muraille était au départ destiné à Edward Zwick (Jack Reacher 2, Blood Diamond). Si le résultat n’aurait pas nécessairement été différent, le film n’arrive pas à reposer intelligemment sur une mise en scène efficace. Zhang Yimou est forcément bridé par Hollywood et cela se voit. Ce blockbuster choix américanisé tente de raconter l’histoire cachée de la Grande Muraille de Chine mais le film amoncelle les clichés les uns après les autres sans jamais vraiment chercher à nous surprendre. C’est donc difficile de se laisser prendre par cette histoire de légende si La Grande Muraille ne parvient pas à donner corps à cette légende.
Entre le courage et l’effroi, l’humanité et la monstruosité, il existe une frontière qui ne doit en aucun cas céder. William Garin, un mercenaire emprisonné dans les geôles de la Grande Muraille de Chine, découvre la fonction secrète de la plus colossale des merveilles du monde. L’édifice tremble sous les attaques incessantes de créatures monstrueuses, dont l’acharnement n’a d’égal que leur soif d’anéantir l’espèce humaine dans sa totalité. Il rejoint alors ses geôliers, une faction d’élite de l’armée chinoise, dans un ultime affrontement pour la survie de l’humanité. C’est en combattant cette force incommensurable qu’il trouvera sa véritable vocation : l’héroïsme.
Ecrit par Carlo Bernard (Narcos, L’apprenti sorcier), Doug Miro (Narcos, Prince of Persia : les sables du temps) et Tony Gilroy (La mémoire dans la peau, Rogue One), le film a du mal à profiter des six mains qu’il a rien que pour lui. Dans leur écriture, les enjeux sont trop simplistes et les monstres manquent réellement d’originalité. Pour un film chinois racontant une légende, je pense que l’on aurait pu espérer un film légèrement plus surprenant avec des créatures qui ne donnent pas l’impression que le visuel le moins cher et le plus laid a été choisi. Un brin de fantasy par ci et d’Histoire de l’autre, La Grande Muraille mélange le tout et tente de voir ce qui peut bien se passer. Si par chance cela reste efficace grâce à la durée du film (1h44, c’est peu mais correct pour un film comme celui-ci), les personnages ne sont pas suffisamment développés et la psychologie de comptoir devient légion. Le fait est que Matt Damon (La mémoire dans la peau) dans tout ça tente de faire de son mieux alors que c’est Tian Jing qui sort réellement du lot. Cette actrice chinoise que l’on a déjà vu dans Police Story Lockdown (avec Jackie Chan en 2013) et prochainement dans Pacific Rim 2, s’avère être un choix judicieux. Finalement, La Grande Muraille n’était pas la fresque que j’attendais mais le divertissement reste efficace par moment…
Note : 4.5/10. En bref, dommage que ce film ne soit pas suffisamment beau et original.