Nikolay Bakharev est né en 1946 dans le village de Mikhailovka, en Sibérie. Depuis 1991, il fait partie de la Photographer’s Union of Russia (Union des photographes de Russie). Au cours des années 80, l’artiste travaille comme mécanicien et photographe employé par les services municipaux en URSS. Pour compléter ses revenus, il réalise en toute clandestinité quelques portraits sur les plages publiques de Russie orientale. Si la séance se déroule convenablement, il invite ses modèles à faire d’autres clichés dans un cadre plus intime. Pendant plusieurs heures ces derniers prennent des poses contorsionnées et érotiquement chargées, ce qui à l’époque était hautement illégal. Après la chute du rideau de fer, Nikolay Bakharev commence à travailler plus ouvertement en tant qu’artiste, bien qu’étant souvent relégué au rang de pornographe. Ses photographies de cette époque révèlent bien plus que les corps de ses modèles, mais les rêves ardents et embrumés des habitants d’une ville industrielle en pleine mutation et les désirs d’un artiste acharné. Il serait aisé de mal interpréter ces images comme de simples fantasmes pornographiques d’un vieil homme manipulateur et pervers, mais il y a quelque chose de plus profond dans ces clichés – dans les yeux des modèles, dans leur candeur, leur curiosité et complicité, ainsi que dans les décors qu’utilise le photographe, comme l’explique Aaron Schuman dans son essai. Tout dans ses portraits joue entre maîtrise et abandon. Chaque photographie semble être habitée d’une poésie qui touche jusque dans la nudité à une forme d’immanence. Ce nouvel ouvrage de 120 pages publié par les éditions britanniques STANLEY / BARKER présente cette œuvre unique dans un pays où la sexualité et le corps nu ont été censurés dès le milieu des années 1930. Novokuznetsk est maintenant disponible sur la boutique en ligne de STANLEY / BARKER.