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Critique Ciné : La Mécanique de l'Ombre (2017)

Publié le 29 janvier 2017 par Delromainzika @cabreakingnews

La Mécanique de l’Ombre // Thomas Kruithof. Avec François Cluzet, Denis Podalydès et Sami Bouajila.


Premier long métrage de Thomas Kruithof et plongée au coeur de l’espionnage français. Si ce thriller tente de prendre la direction d’un bon roman de John le Carré (dont je suis un très grand adepte du style), le résultat est assez différent. Ce qu’il y a de plus intéressant dans La Mécanique de l’Ombre c’est le propos politique qui est raconté en sous texte autour de cette société étrange qui manipule les sondages et l’opinion. A quelques mois des présidentielles, La Mécanique de l’Ombre colle bien à l’actualité mais le problème c’est que la façon de le faire n’est pas toujours aussi efficace que cela ne pourrait l’être. Je me suis pas mal ennuyé durant la première partie du film. Sa mise en place n’est pas toujours efficace et les personnages sont un peu mou du genou pour nous impliquer réellement dans ce qu’ils nous racontent. Fort heureusement que le film est doté d’un solide casting. A commencer par Denis Podalydès, en vilain de l’ombre, qui devient très rapidement effrayant. Sa façon d’incarner ce personnage (Mr Clément) laisse un arrière goût de paranoïa certes un peu suranné mais qui fonctionne sur le spectateur. Accessoirement, François Cluzet fait lui aussi le boulot demandé, comme attendu. Cet homme de tous les jours qui se retrouve au coeur d’une conspiration politique va très bien avec sa façon de l’incarner.

Deux ans après un « burn-out », Duval est toujours au chômage. Contacté par un homme d’affaire énigmatique, il se voit proposer un travail simple et bien rémunéré : retranscrire des écoutes téléphoniques. Aux abois financièrement, Duval accepte sans s’interroger sur la finalité de l’organisation qui l’emploie. Précipité au cœur d’un complot politique, il doit affronter la mécanique brutale du monde souterrain des services secrets.

La Mécanique de l’Ombre tente alors de décortiquer ce qui se passe dans l’espionnage en France. C’est difficile et pas toujours aussi bon que cela n’aurait clairement pu l’être. Mais la mise en scène oppressante de Thomas Kruithof participe malgré tout au bon moment du spectateur qui peut retrouver dans ce film un brin de Tomas Alfredson sans pour autant être toujours à la hauteur non plus. Je trouve même que La Mécanique de l’Ombre ne réussi pas totalement sa fin, certes sympathique, mais pas toujours aussi réussi qu’elle ne pourrait vraiment l’être. Le film passe un peu trop rapidement sur certaines choses à mon grand regret. Quoi qu’il en soit, niveau réalisation, le réalisateur est clairement un homme qui pourrait bien devenir intéressant à suivre dans les prochaines années à condition que ses projets soient un peu mieux équilibrés. La Mécanique de l’Ombre a en tout cas la rage de faire quelque chose, c’est prometteur pour le futur du réalisateur et le casting séduit par une incarnation parfaite de chacun des rôles qui leurs sont attribués. Dommage que derrière ce film se cache parfois un propos un peu décevant alors qu’il y avait largement de quoi faire pour rendre le tout plus crédible et moins terne.

Note : 6.5/10. En bref, un thriller politico-espionnage parfois un brin décevant mais qui reste prometteur pour l’avenir du réalisateur…


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