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Vers une économie non violente

Publié le 06 novembre 2016 par Jean-Pierre Jusselme
Vers une économie non violente

VERS UNE ECONOMIE NON-VIOLENTE. Du local au global : quelles alternatives économiques pour le Nord et le Sud ? Conférence proposée par Action Aid et MAN avec Rajagopal, fondateur du mouvement indien Ekta Parishad et Philippe Derudder, spécialiste des alternatives économiques et des monnaies locales Lundi 14 novembre à 20 heures à La Maison des Solidarités, 215 rue Vendôme, 69003 Lyon.

Vers une économie non violente
Action Aid est une ONGI fondée en 1972. Elle est passée dans les années 1990 d'une approche fondée sur la réponse aux besoins fondamentaux à une démarche fondée sur l'accès aux droits. L'ONG est devenue en 2003 un réseau international présent dans une cinquantaine de pays. Elle travaille selon six axes : droit à l'alimentation droit à l'éducation droit à une gouvernance juste et démocratique droit à la sécurité humaine dans les situations de conflit lutte contre le SIDA droits des femmes En France, Peuples solidaires en est devenu partenaire associé en 2009.

Le Mouvement pour une alternative non-violente ( MAN) est une association loi 1901 née en 1974 fédérant une vingtaine de groupes locaux qui regroupent plus de 300 adhérents, dont Jean-Marie Muller, membre-fondateur.

Rajagopal : Fondateur du mouvement populaire et paysan indien Ekta Parishad Vice-président de la Gandhi Peace Foundation, New Delhi

Vers une économie non violente
Ingénieur agricole, Rajagopal est aussi une des figures du mouvement gandhien en Inde, liant la tradition de la non-violence à la lutte pour le changement social. Suite à l'adoption, en 1976, de la Loi nationale d'abolition du travail forcé, il est nommé par la Cour Suprême indien pour enquêter sur le travail forcé. Fort de l'expérience et l'autorité conférées par cette fonction officielle, il œuvre dans les années 1980 pour la défense des droits des travailleurs et des populations rurales et fonde, en 1991, Ekta Parishad, organisation qui mobilise les populations rurales les plus pauvres pour l'accès et le contrôle sur les ressources naturelles : les terres, l'eau et la forêt.

Un des moyens d'action emblématiques d'Ekta Parishad sera les grandes marches, dans la tradition gandhienne. En 2007, la marche Janadesh réunit 25.000 marcheurs, principalement des populations tribales et " intouchables ", sur 350 km entre la ville de Gwalior et Delhi, pour revendiquer une réforme agraire. Grâce à la marche, une loi est votée mais seulement partiellement appliquée. Ekta Parishad lance donc une nouvelle marche, la Jan Satyagraha, en 2012, mobilisant 100.000 personnes. Avant l'arrivée à Delhi, le premier ministre consent à ré-affirmer l'application de la loi.

Face à la persistance des inerties mais aussi une aggravation de l'exclusion et des inégalités de la société indienne, Ekta Parishad prévoit à nouveau une mobilisation. Ce sera la Jai Jagat 2020 qui culminera avec une marche internationale, de Delhi à Genève, en 2020. La Jai Jagat aura pour objectif de mobiliser d'abord les populations indiennes les plus pauvres pour dénoncer l'exclusion et les inégalités causées par le modèle de développement choisi par le premier ministre Narendra Modi depuis son élection en 2014 et basé sur les investissements étrangers, l'épuisement et l'accaparement des ressources par les multinationales. Mais aussi de réclamer un autre modèle économique pour l'ensemble de la planète. D'où l'internationalisation de la marche vers Genève, la capitale des institutions internationales et les sièges des entreprises transnationales.

A travers ce mouvement, Rajagopal entend développer son concept d'économie non-violente, opposée au modèle économique actuel qui entraîne une violence sociale et environnementale sans précédent. L'analyse de Rajagopal rejoint ainsi l'analyse occidentale de la violence structurelle, développée depuis les années 1970 par des penseurs comme le norvégien Johan Galtung, mais aussi des concepts plus récents tels que l'économie extractive développée par l'activiste canadienne Naomi Klein.

Philippe Derudder : Fondateur de l'A.I.S.E.S, Association Internationale pour le Soutien aux Economies Sociétales

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Ancien patron d'entreprise, Philippe Derudder a quitté toutes ses fonctions en 1992, ne pouvant se résoudre à accepter les conséquences dramatiques pour l'homme et la nature de la pensée unique et de la globalisation. Il s'est alors consacré au développement d'alternatives et est reconnu comme un spécialiste international des monnaies locales, une des alternatives qui permettrait de localiser la production et la consommation et mettre l'économie au service d'un projet sociétal refondé. De façon plus large, Philippe Dérudder et A.I.S.E.S contribue à la réflexion sur la crise globale actuelle qui imposera une remise en question du capitalisme libéral actuel. Que peut-on imaginer pour " l'après " ? Philippe Derudder er l'auteur de plusieurs livres sur la monnaie locale et la dette

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