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Shooter (Saison 1, 10 épisodes) : l’obsession de tuer

Publié le 02 février 2017 par Delromainzika @cabreakingnews


Avec Shooter, USA Network continue de se muer en une chaîne différente car en plus de ne pas revenir en arrière, la série n’est pas non plus en lien avec des séries comme Mr Robot et leur ambition. Au fil des épisodes, Shooter reste une série sympathique mais pas exceptionnelle. Le film de 2007 avec Mark Wahlberg dans le rôle titre était bien meilleur mais c’est avant tout l’adaptation d’un roman. Le plus gros souci de la série c’est sûrement le fait qu’elle ne parvient pas à se démarquer des autres et que de ce fait elle devient rapidement fade. Il n’y a aucune ambition dans la mise en scène et encore moins dans la façon d’écrire le récit. On a l’impression que d’autres récits assez similaires sont passés avant et ont laissé une plus grande emprunte que Shooter. Après tout, ce n’est pas compliqué quand on voit que tout se déroule trop simplement. La série ne cherche jamais à prendre de détours alors que cela aurait justement pu être une belle occasion de faire des choses différentes. Shooter ne prend donc pas quatre chemins et nous dit ce qu’elle est dès le début, sans nous mentir et nous faire passer par des tas de trucs inutiles. Par ailleurs, Shooter est une série fascinée par les armes. Dans un monde Trump, je crois que Shooter pourrait s’apparenter comme une publicité pour le régime en place et le port d’armes aux Etats-Unis.

Bien entendu qu’il y a un sous texte, mais il n’est jamais suffisamment bien exploité et mis en valeur pour que l’on comprenne réellement ce que Shooter cherche à faire. Au delà de cette fascination pour les armes et plus particulièrement les snipers, Shooter est un thriller conspirationniste assez classique et passable. La série évolue de façon très automatique sans chercher à faire quoi que soit de véritablement neuf. En effet, la série n’a de cesse de proposer une évolution automatique de son histoire, sans prendre de cours le téléspectateur qui a l’impression d’avoir tout déjà appris avant même que cela ne se passe à l’écran. Le final est d’ailleurs assez mauvais et prévisible, laisse un arrière goût amère à la fin. Les personnages ne sont pas tous mauvais mais ils ont du mal à prouver quelque chose. Ryan Philippe incarne ici Bob Lee Swagger, un Marine sniper qui est à la retraite et qui a servi en Afghanistan. Maintenant il vit une vie paisible à Washington jusqu’à ce qu’un groupe de sniper décide de s’en prendre à la vie du Président des Etats-Unis. Et que Swagger soit accusé de cette tentative de meurtre alors que l’on sait très bien qu’il n’y est pour rien. C’est sans compter sur le personnage d’Isaac Johnson (incarné par Omar Epps) qui tente d’apporter un peu de mystère à l’ensemble sans que cela ne soit particulièrement brillant non plus.

Je ne sais pas trop ce que Shooter cherche vraiment à faire d’autant plus que le dernier épisode de la saison est une longue errance du héros mélangée à quelques bonnes scènes d’action. Fort heureusement qu’il y a de l’action, ce qui permet de réveiller un peu le téléspectateur alors que plus le temps passe, plus les épisodes sont un peu trop médiocres à mon goût. Ryan Philippe ne fait pas vraiment de son mieux non plus. Ce n’est pas que je n’aime pas cet acteur mais je ne trouve pas qu’il soit très bon en héros. Il était déjà médiocre dans Secrets & Lies version américaine et accessoirement il ne m’a jamais fait l’effet recherché dans la saison 4 de Damages. Du coup, l’acteur est peut-être aussi l’une des raisons pour lesquelles Shooter est aussi fade. Si un autre acteur plus charismatique avait repris le rôle alors cela aurait sûrement été autre chose et aidé Shooter à sortir un peu plus du lot. Je ne sais pas ce que l’on peut vraiment attendre de la part de Shooter dans la saison 2 que USA Network a déjà commandée. Joli petit succès de la chaîne malgré la médiocrité de la série, le tout reste agréable malgré tout. Finalement, si Shooter n’était pas une mauvaise idée, la série ne sait jamais dépasser les bases les plus classiques de la série conspirationniste. On est loin du rythme effréné d’un 24 ou d’une série du genre. Shooter se contente du médiocre au grand damne du téléspectateur.

Note : 4/10. En bref, une déception sur mesure.


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