Dans L'édition de Jour de Galop du 2 février, P.Laperdrix, prenant l'exemple de la Pegasus Word Cup ou du futur Everest, incite France Galop à réfléchir à une version française, et pour cela il propose le prix Ispahan, démarche qui serait un peu différente car il s'agirait là médiatiser à outrance une course en la dotant d'un pouvoir d'attraction (l'allocation pour le lauréat du prix Ispahan est actuellement d'à peine 150.000€).
Pourquoi pas. Reste à imaginer les conditions suffisantes pour attirer les meilleurs pur sang au mois de mai en même temps que les Lockinge et juste avant les Queen Anne et Prince Of Wales Stakes.
Pour autant, dans le contexte actuel de baisse de fréquentation et de lente dévalorisation de nos courses de groupe, et bien qu'il y ait une réelle opportunité de faire concilier l'événement avec le Nouveau Longchamp (réouverture prévue au printemps 2018), il serait naïf de penser attirer 50.000 spectateurs, alors que le Prix Ispahan se court en général devant quelques centaines de spectateurs. Les moyens publicitaires qu'il faudrait mettre en oeuvre pour à la fois très en amont dés le début de l'année être présent de façon récurrente et agressive dans les médias généralistes pour que le retentissement d'un tel événement parvienne à surpasser et de très loin l'impact des Epiq Series devront être colossaux. Si cela fait, comme pour l'Arc, cela ne pourra pas se faire à priori sans une manne qatarie.
Si France Galop était tenté d'imiter cette mode, ce qu'on peut craindre, c'est une ambition moindre, avec des allocations nettement plus relevées, mais n'attirant guère plus que les chevaux ayant participé ces dernières années. Et donc une tentative avortée.
Il ne faut pas oublier le contexte hippique en France. La Pegasus World Cup et l'Everest sont organisés dans des pays où la fréquentation de hippodromes atteste d'un attrait et d'une médiatisation qui ne faiblissent pas (9 millions de spectateurs par an aux Etats-Unis et 2 millions en Australie, alors qu'en France c'est à peine 0,5). Tenter la même chose en France pourrait apparaître comme irréaliste.
Concernant la fréquentation des hippodromes, ci-dessous le pourcentage des entrées par rapport au nombre d'habitants. En Irlande, un petit pays de 4,5 million d'habitants, l'affluence est trois plus importante qu'en France, ce qui laisse imaginer l'immense chemin à parcourir pour arriver au niveau des grandes nations hippiques.
Autre solution : créer une épreuve unique, pourquoi pas en collaboration avec l'Angleterre (l'épreuve pourrait se dérouler une année sur deux dans chacun des pays) bien que cela puisse porter préjudice au meeting de Royal Ascot. Une année à Newmarket pendant les Guinées et l'autre année à Longchamp lors des Poules d'Essai.
Mais de tout cela je doute, et je préfère d'ailleurs en douter. Reste à savoir si France Galop réagira à cette proposition de Jour de Galop, du moins à savoir si les têtes pensantes de instances hippiques intègrent cette idée à une piste de réfléxion.