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L'édito de la semaine: Les éternels donneurs de leçons

Publié le 05 février 2017 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Recherche par tags (mots-clés) Recherche d'évènements (agenda) Il y a ceux qui osent et ceux qui tergiversent. Ceux qui n’ont peut-être plus rien à perdre et ceux qui pensent encore que les institutions de leur pays et ses représentants sont des modèles. En Roumanie, des milliers de personnes sont descendues dans un froid glacial pour protester contre la volonté du nouveau gouvernement d’imposer un décret assouplissant la législation anti-corruption. Là-bas comme ici sous de fallacieux prétextes, les politiciens tentent de mettre au pas les institutions. Prétendument pour désengorger les prisons roumaines, le Parti social-démocrate dont un de ses leaders est, comme par hasard, convoqué au même moment par un tribunal pour des faits de corruption, ignore les protestations de la rue en donnant une impression de fermeté.
Le plus cocasse, c’est quand les ambassades française, américaine, canadienne, hollandaise et européenne s’associent dans une démarche commune pour manifester "leur profonde inquiétude" devant ce décret qui "sape" les progrès réalisés en Roumanie, dans le cadre de la lutte contre la corruption. De qui se moque-t-on? Que des représentants de pays occidentaux se permettent de faire la leçon, car il s’agit bien de cela n’est-ce pas, à un pays centre-européen confronté comme les autres à la corruption, est tout simplement indécent. Lorsque l’on sait ce qui se passe en France comme ailleurs, c’est absolument délirant. Mettons-nous à la place des manifestants roumains qui doivent désormais hésiter entre satisfaction d’avoir le soutien de pays étrangers même si cela n’ira pas plus loin et sentiments que l’Occident leur donne encore des leçons. Et mettons-nous à la place du gouvernement roumain qui ne devrait pas se gêner pour parler d’ingérence et détourner ainsi l’hostilité manifestée contre lui, vers l’étranger. Le fameux droit d’ingérence dont on nous a tant rebattu les oreilles en son temps, ne peut s’effectuer que lorsque ceux qui le pratiquent, n’ont pas les mêmes faits à se reprocher. Sinon quelle crédibilité auraient-ils? Aucune, naturellement. Les autorités roumaines comme celles d’autres pays n’écoutent pas, une fois au pouvoir, les protestations de ceux qui les ont élues. Donnant des raisons de plus de ne plus croire dans des institutions qui ne protègent pas les citoyens.
En France, l’Assemblée nationale vient de voter à l’unanimité l’obligation d’un casier judiciaire vierge pour les candidats à n’importe quelle élection. Ceci au moment même où Serge Dassault est condamné à cinq ans d’inéligibilité et deux millions d’euros d’amende. Le propriétaire du Figaro est accusé d’avoir dissimulé au fisc des dizaines de millions d’euros pendant quinze ans. Il évite de justesse la prison à cause de son âge, il aura en effet quatre-vingt douze ans en avril prochain… Encore une fois, il y a collusion entre le monde politique, de la finance et des médias, et encore une fois nous en sommes les victimes.A la veille de l'anniversaire du 6 février 1934, rappelons-nous de la colère des hommes et des femmes, de quelques bords politiques ils soient.


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