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Organisation du Hadj: Rétropédalage ou fuite en avant?

Publié le 06 février 2017 par Fouzi53 @fouzi53

Organisation du Hadj: Rétropédalage ou fuite en avant?

Il semblerait que « le président » de la FNAVM, ai pris son bâton de pèlerin pour assurer à toute agence de voyage un quota, faisant fi de la labellisation et de la libéralisation mise en place depuis 2014 par le Ministère du Tourisme et la FNAVM. Il aurai constitué un lobby composé essentiellement d’agences qui n’arrivent pas à inscrire de pèlerins et veulent donc revenir à la rente en s’octroyant des cotas sans aucun respect pour les pèlerins qui seront de facto obligés de passer par eux. Un retour en force de la FNAVM pour mettre à contribution les agences de voyages en échange de « privilèges » octroyés.

C’est juste utopique, limite intolérable, voire anticonstitutionnel.

Ce rétropédalage n’est pas digne d’opérateurs qui se respectent et nous fera revenir à un système vicieux en lieu et place du système vertueux qui a été mis en place et qui a donné ces  fruits : nous sommes passés de 3500 pèlerins en 2014 à plus de 11000 pèlerins en 2016 soit une progression de 320%. C’est une tendance qui ne peut que s’accentuer du fait que les agences qui se sont adaptées,  ont compris comment mieux acheter et mieux commercialiser leur produit et surtout la nécessité de donner une qualité de service qui réponde aux attentes légitimes des futurs pèlerins.

Les rares agences qui n’ont pas su prendre le virage de la libéralisation peuvent être tentées de céder au chant des sirènes promettant un quota pour tous, mais elles devraient savoir, que sous couvert de proposition alléchante, cette démarche avilissante à terme, ne fera qu’encourager la rente, le clientélisme et la corruption.

J’ai combattu ce système et j’ai été le premier à prôner le libéralisme, en prenant le risque de déplaire à un électorat qui se complaisait dans une situation qui n’était pas tenable : au moment où le Ministère des Habous avait instauré le tirage au sort et laissé aux futurs pèlerins le choix de choisir leur prestataire, le Ministère du Tourisme continuait à répartir les pèlerins, comme on repartirait des lots.

Cette façon d’agir mettait la pression sur les pèlerins, qui pris au piège, devaient soit se plier, soit abandonner. Or, la chance d’être tiré au sort étant tellement faible, un grand nombre finissait par s’acquitter à contre cœur tout en nourrissant une certaine rancœur envers les agences de voyages, toutes les agences de voyages.

Consciente des enjeux, la tutelle a finit par se défaire de cette pratique et à imposer, non sans mal, la labellisation des agences désireuses de se spécialiser dans cette niche qu’est le hadj et par là une forme de libéralisme à même de tirer le produit vers haut.

Ce système en vigueur depuis 2014 est équitable et permet à chaque opérateur de mettre en avant ses potentialités, son savoir faire, sa réputation et surtout sa disponibilité à se mettre au service de ses clients.

Ce système est perfectible et mérite aujourd’hui que les associations professionnelles y apportent les aménagements nécessaires en mettant dans leurs priorités, le confort et l’attente du client.

Il serait temps de transformer le filet de sécurité, en véritable fonds de garantie, géré par ses souscripteurs sous le contrôle d’une instance étatique telle que la CDG ou autre organe

Lors de la récente matinée de travail initiée par l’ARAVMS, a été débattue la désintermédiation à laquelle font face les agences de voyages. Il a été noté, que loin d’être une menace, c’est une véritable opportunité pour l’agent de voyage qui doit se dédouaner de tout intermédiaire et mettre en avant son professionnalisme.

Or, on remarque encore des pratiques d’un autre âge où le rabatteur se positionne en prescripteur au détriment de l’agent de voyage et perçoit des commissions au noir sans vergogne. Les agences de voyages labélisées, ayant adhéré au code d’éthique et de déontologie, devraient bannir ces pratiques qui lorsqu’elles se transforment en corruption jettent l’opprobre sur toute notre profession.

C’est le rôle des associations professionnelles qui auront a adopter une démarche faisant la promotion de leurs membres par des actions dirigées vers le consommateur, voire le grand public et combattre ainsi l’action néfaste des rabatteurs.

Pour ceux qui ne savent pas encore, le digital est déjà mis en place en Arabie Saoudite, toutes les transactions commerciales sont désormais virtuelles et le fameux portail Al Massar, que nous avons tous découvert en 2016 dans le cadre de la validation de nos contrats, et qui est déjà une plateforme b to b avec certainement une migration vers une  plateforme B to C à laquelle les futurs pèlerins marocains pourront s’adresser pour réserver et payer leurs prestations que cela soit pour la Omra ou pour la hadj. Ce n’est qu’une question de temps et nous devons déjà nous y préparer.

Comment ?

Certainement pas par un retour au quota, mais par la valeur ajoutée que pourra apporter l’agent de voyage spécialisé dans l’organisation d’une prestation qui demande un peu plus qu’un click. Peut être pourrions nous en parler le 7 février prochain?


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