Depuis le 26 janvier, les visiteurs ont pu découvrir cette superbe exposition consacrée à l'auteur japonais Kazuo Kamimura.
Toutefois, il n'est pas trop tard pour une séance de rattrapage puisqu'elle continue jusqu'au 12 mars 2017 au Musée des Beaux-Arts d’Angoulême.
Dans les quelques lignes qui suivent nous allons vous présenter l'exposition en quelques mots et peut être, j'espère, vous donner envie de la voir par vous même ou de découvrir l'oeuvre du mangaka.
Partons donc pour un petit tour au cœur de l'exposition où nous démarrons par une photo de Kazuo Kamimura en plein travail.
Mais d'ailleurs, qui est ce mangaka ?
Kazuo Kamimura: l'homme
Kazuo Kamimura est né à Yokosuka, dans la préfecture de Kanagawa, au Japon, en 1940, en plein pendant la seconde guerre mondiale. Entouré de femmes pendant son enfance, il décidera ensuite de les placer au cour des ses histoires et d'en faire les héroïnes de ses mangas.C'est donc dans les années 60, plus précisément en 1964 que Kamimura devient mangaka, une fois son diplôme de l'université artistique de Musashino, en poche.
Il devra attendre l'arrivée et la montée en puissance du style "gekida" pour commencer à se faire véritablement un nom. Ce style, destiné à un public adulte, est définit par des scénarios sophistiqués mettant en avant la psychologie des personnages. Il correspond donc très bien à Kamimura qui aime mettre en scène les relations amoureuses.
Une autre particularité du mangaka est qu'il laisse ses assistants travailler sur les décors, en leur faisant totalement confiance, puisqu'il ne les corrige jamais.
Malheureusement, atteint d'un cancer, Kazuo Kamimura nous a quitté prématurément à seulement 45 ans, en 1986.
Maintenant que nous connaissons l'home, il est temps de rentrer un peu plus dans l'exposition et de découvrir son oeuvre.
Kazuo Kamimura: l'oeuvre
L'exposition qui lui est consacrée nous présente près de 150 planches originales, venues tout droit du Japon. L'organisation était faite par thème, tous tournant bien évidemment autour de femmes fortes. Ainsi nous trouvions des thèmes sur l'amour et la vengeance. Un peu plus loin des portraits des femmes de Shôwa, l'occasion pour le visiteur de découvrir que Kamimura était surnommé "Le peintre de l’ère Shôwa" pour sa capacité à capter l’ambiguïté du Japon d'après guerre, coincé entre la tradition et la modernité que nous lui connaissons aujourd'hui.Mais si le thème des femmes et des relations amoureuses sont le coeur des histoires que racontent Kamimura, il est aussi des registres graphiques récurrents dans son oeuvre.
Les décors sont donc une part très importantes de ses mangas tout comme les fleurs. A une époque où les représentations des armes et de la violence fleurissent dans les mangas, Kamimura prend le contre-pied en remplaçant cela par des fleurs
Au fil de la visite, et au travers de chaque thème, le visiteur découvre le talent de Kamimura. Ses mangas peu connus à l'heure actuelle chez nous constituent une oeuvre esthétique, se rapprochant de l'estampe japonaise.
Le trait du mangaka est fin, l'ensemble est raffiné et ses couleurs sont rares, mais vives.
En quelques planches, l'exposition dédiée à Kazuo Kamimura donne forcément envie au visiteur de découvrir son travail, à la fois pour dévorer ses dessins des yeux, mais aussi pour les sujets qu'il aborde et nous permettent de découvrir un Japon que nous connaissons assez peu, dans lequel la condition de la femme n'est pas aussi libérée que nous pourrions le penser, à une époque où l'île nippone était encore sous la tutelle américaine.
Toutes les personnes que j'ai pu croiser et qui avaient eu la chance de voir cette exposition étaient ravis et enchantés par celle-ci.
Cette belle exposition fait partie des rares événements qui permettent de faire découvrir le manga au grand public et à démocratiser la bande dessinée japonaise qui a encore mauvaise réputation auprès de certains lecteurs de bande dessinée ou des novices.
Kazuo Kamimura en France
L’œuvre de Kamimura a commencé à être éditée en France en 1997 avec la série Lady Snowblood. D'ailleurs nous découvrons lors de l'exposition que ce chef d’œuvre mettant en scène la vengeance d'une jeune femme est celle qui a inspiré Quentin Tarentino pour son film Kill BillActuellement il existe huit séries signées Kamimura publiées au catalogue des Editions Kana.
L'occasion de rappeler que le manga Le Club des Divorcés a remporté cette année le prix du patrimoine du 44ème festival d'Angoulême. Une récompense qui vient appuyer le ressenti au sortir de l'exposition et donner encore plus envie de découvrir l'oeuvre du mangaka.
« Une exposition Kamimura élégante, touchante et émouvante, nous ont dit les visiteurs unanimes. Une grande claque, ont dit d’autres. Nous n’avons jamais vendu autant de mangas à un public totalement novice pour la majorité. Un grand bravo au Festival pour ce qui restera un sacré tour de force (150 originaux venus du Japon) et une belle ouverture d’esprit. Merci !! À bientôt pour 2018 ! »
Christel Hoolans, Éditions Kana
Kazuo Kamimura chez Kana:
Si vous souhaitez découvrir les mangas de Kamimura parus en France et édité chez Kana, voici leur liste ainsi que leur date de parution.Une femme de Shôwa
Femme de Shôwa (Une) (20/01/2017)
Folles passions
Folles passions T1 (22/01/2010)
Folles passions T2 (02/04/2010)
Folles Passions T3 (02/07/2010)
L'apprentie geisha
L'apprentie geisha (01/10/2010)
Lady Snowblood
Lady Snowblood T1 (23/11/2007)
Lady Snowblood T2 (18/01/2008)
Lady Snowblood T3 (29/08/2008)
Le Club des divorcés
Le Club des divorcés T1 (06/11/2015)
Le Club des divorcés T2 (22/01/2016)
Lorsque nous vivions ensemble
Lorsque nous vivions ensemble T1 (04/09/2009)
Lorsque nous vivions ensemble T2 (09/10/2009)
Lorsque nous vivions ensemble T3 (04/12/2009)
Maria
Maria T1 (16/11/2012)
Maria T2 (18/01/2013)
La plaine du Kantô
La plaine du Kantô T1 (07/01/2011)
La plaine du Kantô T2 (15/04/2011)
La plaine du Kantô T3 (01/07/2011)
Juju Gribouille
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