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La "loi du plus fort" sur le sol australien

Publié le 07 février 2017 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Recherche par tags (mots-clés) Recherche d'évènements (agenda) En novembre 2014, le ministre de l’Australie occidentale Colin Barnett prononçait son souhait de fermer 150 des 274 communautés de l’État. Ce dernier donnait à titre péremptoire les coûts excessifs bien qu’essentiels - eau, électricité, éducation - déboursés au sein des 115 communautés ne comptant qu’en moyenne cinq résidents.

Les quelques 713.600 aborigènes et îliens du détroit de Torres ne représentent que 3% des 23,13 millions d’habitants sur le sol du pays mais ont décidé de mettre le holà à la continuité de leur histoire qui, jusqu’ici n’a cessé d’être falsifiée.

Ce terme vient du latin et signifie "terre n’appartenant à personne". Mais ceci, vaste de conceptions a été modifié par la législation universelle pour lui donner la définition de terre non-entretenue et donc obligée de n’appartenir à personne. Attribuée aux terres australiennes à l’arrivée des colonisateurs britanniques, la vérité a été fustigée.

"Il y a en quelque sorte une lecture sélective de l’histoire", nous explique Bruce Pascoe dans son livre "Dark Emu" qui étudie les textes des premiers explorateurs. En effet, les terres australiennes découvertes par les Britanniques auraient été, un jour, magnifiques car tellement bien soignées par ses peuples d’origine. Pourtant il fallait bien la déposséder à ses habitants et les récits de voyages… Pour aller dans ce sens, ils lui ont conféré ce terme de "terra nullius".

Dès lors, ces terres n’eurent plus de propriétaires et furent pillées sous "la loi du fort", un concept occidental mettant une fois de plus la définition à son avantage. Le 30 mai 2014 a eu lieu un rassemblement sur l’île Heirisson lors de la commémoration du 27 mai 1967. Ce jour où 90% des Australiens votèrent le recensement des aborigènes à l’échelle nationale. Les Noonga - aborigènes du sud-ouest - ont alors brandi le drapeau jaune, vert et rouge pour affirmer leurs droits en tant qu’hommes et citoyens.

Ils ont évoqué un nom important de leur histoire: Eddie Koiki Mabo. Originaire du détroit de Torres, cet homme a fait exister l’identité de tout un peuple, jusque là, décimé. Avocat du droit de la terre, il se fait connaître lors d’un discours à l’université de Cook en 1981. Celui-ci définit allègrement les notions de propriétés terriennes et de transmissions des terres sur l’île de Murray et se fait ordonner d’entamer une procédure devant la Cour afin que les droits de son peuple soient enfin reconnus.

Le 3 juin 1992 est rendu illégitime le terme de "terra nullius" lorsqu’il concerne la terre australienne. Cette décision s’appelle aujourd’hui Mabo, en hommage à ce grand homme décédé de stress. L’athlète d’origine aborigène Cathy Freeman allumait en 2000 la flamme des jeux olympiques afin de prouver au monde entier l’entente trouvée, la rancœur effacée. Mais aujourd’hui persiste l’expression de "loi du fort". Posséder tout un territoire et le gouverner n’étaient donc que les prémisses d’une politique menée par des hommes sans scrupule et pour lesquels le nombre de larmes versées représente l’enrichissement.


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