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Syndrome des jambes sans repos

Publié le 14 février 2017 par Khaled Benokba

Le syndrome des jambes sans repos ou les impatiences musculaires de l’éveil sont des pathologies fréquentes, il s’agit d’un trouble neurologique qui cause un besoin irrépressible de bouger les jambes survenant suite à une sensation de douleur, fourmillements, picotements et de brûlure.

Dans la moitié des cas, existe une histoire familiale ; l’âge de début est alors plus précoce et la sévérité des symptômes plus importante. Récemment, la contribution des facteurs génétiques dans l’étiologie des impatiences a été renforcée par la découverte de trois locus de susceptibilité localisés sur les chromosomes 12, 14 et 9.

En 1995, l’International Restless Leg Syndrom Study Group a établi les quatre critères essentiels pour le diagnostic de cette maladie.

Critères diagnostiques du syndrome d’impatiences musculaires de l’éveil.

1. Besoin irrésistible de bouger associé à la présence de paresthésies/dysesthésies.
Manifestations habituellement bilatérales, ressenties principalement dans les membres inférieurs et décrites par des expressions telles que picotements, serrements, fourmillements, engourdissements, habituellement de nature non douloureuse.

2. Présence exclusive ou aggravation des symptômes au repos et soulagement, du moins partiel, par le mouvement.

3. Activité motrice répétitive (motor restlessness)
Manifestations de nature spontanée ou délibérée, afin de soulager les paresthésies.

4. Apparition préférentielle ou aggravation des symptômes en soirée ou au cours de la nuit.

Les études polysomnographiques ont montré que, dans près de 80 % des cas, s’associait aux impatiences musculaires de l’éveil un syndrome des mouvements périodiques des jambes au cours du sommeil. Par ailleurs, le sommeil nocturne est fréquemment perturbé, entraînant fatigue et somnolence excessives.

Qui est touché ?

En Amérique du Nord et en France, environ 1 personne sur 10 souffre du syndrome des jambes sans repos. Selon des études épidémiologiques, il serait plus fréquent dans certaines populations : c’est le cas des Italiens du Nord et des Canadiens français. Au Québec, environ 15 % des gens sont atteints de ce syndrome. Cela est attribuable à une anomalie génétique, transmise d’une génération à l’autre.

La forme idiopathique (sans cause connue)

L’âge de début de la maladie se situe généralement dans la troisième décennie, mais peut être plus précoce ou plus tardif. Bien que le syndrome des jambes sans repos soit une condition chronique, son intensité varie au cours de l’existence, pouvant faire alterner des périodes d’exacerbation et de relative accalmie. Les mouvements peuvent intéresser, surtout dans les formes sévères, les membres supérieurs dans 22 à 50 % des cas.

Formes secondaires 

La majorité des syndromes des jambes sans repos sont idiopathiques. Cependant, plusieurs associations pathologiques ont été rapportées. Les formes symptomatiques présentent des caractéristiques cliniques similaires aux formes idiopathiques.

L’insuffisance rénale, surtout si elle est dialysée, la grossesse, particulièrement au cours du dernier trimestre, la carence martiale avec ou sans anémie, les carences en vitamine B12 ou en folate, le diabète, les neuropathies périphériques, la polyarthrite rhumatoïde, certaines maladies dégénératives (Parkinson, SLA…), des atteintes médullaires et enfin certains médicaments (inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, antidépresseurs tricycliques, lithium).

Traitement médicamenteux

Le traitement fait appel à différents types de molécules : traitement dopaminergique, benzodiazépines, opiacés, certains anti-épileptiques. La L.dopa, associée à un inhibiteur de la dopa décarboxylase (Modopar® ou Sinemet®), est un traitement simple dans la mesure où elle est dénuée d’effet secondaire important.

La supplémentation en fer et éventuellement en acide folique, si elle a semble-t-il amélioré des impatiences survenues lors de carences ferriques (ferritine < 50 microgrammes/L) ou d’anémies mégaloblastiques, n’a pas permis d’améliorer les impatiences idiopathiques.

Des effets thérapeutiques significatifs ont été également rapportés avec la morphine, la codéïne, la méthadone et la tramadol. Une étude portant sur le propoxifène n’a démontré aucun effet bénéfique.

Ce type de traitement reste controversé compte tenu du risque de dépendance et d’accoutumance associé à ces substances. Il est a priori réservé aux patients présentant des symptômes sévères et non améliorés par les autres méthodes.


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