Les biologistes savent depuis des décennies que le fait d'endurer une courte période de stress léger rend les organismes simples et les cellules humaines mieux armées pour survivre à un stress supplémentaire plus tard dans la vie. Cette recherche, menée chez le nématode ou ver C. elegans identifie un processus de recyclage cellulaire qui, finalement, rend bénéfiques les effets d'un stress léger durable. Des travaux publiés dans la revue Nature Communications qui ouvrent de nouvelles voies thérapeutiques pour la prise en charge de troubles neurologiques de type maladie de Huntington.
Le stress, lorsqu'il n'est pas trop aigu ni chronique, peut favoriser le développement d'une résistance de l'organisme. C'est également vrai chez le bébé in utero, a révélé de l'Université de Bâle. Ainsi, le stress maternel et la dépression pendant la grossesse pourraient activer certains mécanismes de protection chez les bébés. ont déjà suggéré que certains stress stimulent le cerveau, en particulier de Berkeley publiée dans eLife qui suggère qu'un stress bref a un effet bénéfique sur l'hippocampe, améliore la capacité d'adaptation du cerveau et le maintient en alerte.
Les chercheurs du Sanford-Burnham Prebys Medical Discovery Institute constatent ici qu'un processus cellulaire appelé autophagie joue un rôle critique dans la réponse cellulaire au stress en apportant, finalement des avantages.
Un stress modéré peut protéger contre d'autres types de stress : les chercheurs montrent ici qu'un stress thermique modéré permet d'améliorer la capacité des vers à gérer d'autres stress en particulier liés à l'âge : c'est le cas de l'accumulation de protéines agrégées, un phénomène stressant pour les cellules. Chez le ver modèle de la maladie de Huntington, un trouble causé par des anomalies de pliage des protéines neuronales et la formation de touffes, l'exposition à un choc thermique léger permet de réduire le nombre d'agrégats toxiques. Qu'une rapide exposition à la chaleur puisse atténuer l'agrégation des protéines est un phénomène remarquable car de nature à conduire à de nouvelles approches thérapeutiques contre les maladies neurodégénératives telles que la maladie de Huntington, d'Alzheimer et de Parkinson.
La mémoire cellulaire est un champ de recherche qui reste à déchiffrer...devrait-on au sauna ou faire du yoga dans un environnement chaud ? Les épidémiologiques indiquent que l'utilisation fréquente du sauna est associée à une vie plus longue. Mais d'autres recherches devront déterminer si le bénéfice de ces pratiques est bien associé à ce processus d'autophagie cellulaire.
15 February 2017 doi:10.1038/ncomms14337 Hormetic heat stress and HSF-1 induce autophagy to improve survival and proteostasis in C. elegans (Visuel@ Caroline Kumsta, Ph.D.)