Pour avoir montré une ouverture à l’idée de coproduire certains films, Cineplex se voit décrite comme souhaitant concurrencer le géant américain de la vidéo sur demande. On se calme?
Devant composer avec à un certain ralentissement de ses activités, la plus grande chaîne de cinémas au Canada a déclaré mercredi qu’elle pourrait envisager de piloter certaines productions cinématographiques. Il ne serait cependant pas question de se lancer dans la production de grands films hollywoodiens, mais plutôt dans des projets plus modestes.
«Pour ce qui est de se lancer dans les superproductions, ce n’est pas un secteur dans lequel nous allons plonger.»
«Il faut parfois se montrer opportuniste dans certaines circonstances», a expliqué Ellis Jacob, chef de la direction de Cineplex, à La Presse Canadienne. «Par exemple, si nous sommes à l’aise avec un film que détient un distributeur, nous pourrions le produire conjointement avec lui. Mais pour ce qui est de se lancer dans les superproductions, ce n’est pas un secteur dans lequel nous allons plonger.»
Des propos nuancés qui n’ont toutefois pas empêché certains médias d’annoncer que Cineplex souhaitait rivaliser avec Netflix et Amazon – une combinaison de nom d’entreprises synonyme d’abord et avant tout de services de vidéo sur demande sur le Web.
Il est vrai que ces entreprises ont augmenté de façon significative leurs investissements dans la production de contenu original, plus particulièrement auprès de projets de séries que de longs métrages. Mais si Cineplex souhaite diversifier ses activités en coproduisant certains projets cinématographiques, l’entreprise est parfaitement consciente que le rendement de telles initiatives est loin d’être garanti.
«Je ne dis pas que ce sont de mauvaises activités», a poursuivi Jacob. «Je dis que ce ne sont pas des activités sur lesquelles nous [fondons de grands espoirs de rendements].»
Ce n’est donc pas demain la veille que nous verrons Cineplex offrir un service de vidéo sur demande digne de Netflix, Amazon, CraveTV, Club Illico ou TOU.TV. Il n’est même pas certain que nous verrons un film coproduit par Cineplex prendre l’affiche à moyen ou court terme.
Pour le quatrième trimestre de 2016, Cineplex a enregistré une baisse d’assistance de 12%, passant de 20,4 millions pour la même période en 2015 à 17,9 millions lors du plus récent exercice. Aux dires de l’entreprise, ce recul est attribuable à la popularité des films parus à la fin de 2015, dont certains ont été les plus lucratifs de l’histoire, notamment Star Wars : The Force Awakens et The Hunger Games : Mockingjay Part 2.
Ce déclin des spectateurs a entraîné sans surprise une baisse du bénéfice net de Cineplex, qui est passé de 76,8 millions de dollars pour le dernier trimestre de 2015 à 23,3 millions, soit une chute de 69,9%. À noter par contre que l’exercice de 2015 comprenait un gain exceptionnel généré par l’acquisition de CSI et un changement dans la valeur d’un instrument financier lié à une acquisition réalisée en 2013.