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Brocards aux bois de velours

Par Spiga

Lors d’un affût, le secret est de garder en permanence tous ses sens en éveil pour ne pas manquer l’arrivée (parfois furtive) d’un habitant de la forêt. L’histoire de cette matinée hivernale sur les hauteurs du Val-de-Travers débute par un fin craquement de branche venu de l’orée du bois. Les yeux prennent rapidement le relais. Je scrute longuement la lisière sans rien voir hormis quelques geais des chênes qui virevoltent en rompant le silence glacé par quelques croassements rauques. Au second craquement, je devine les bois de velours d’un brocard qui remuent au loin. Un monticule entrave malheureusement la vue depuis le poste d’affût. Il faut être patient et espérer que le chevreuil choisira de s’approcher. Le vent est bon et le camouflage me semble efficace. Je croise les doigts en espérant rapporter une image aujourd’hui…

Lors d’une sortie photographique hivernale, les règles du jeu son claires: pas question de tenter une approche téméraire qui pourrait créer la panique chez l’animal et lui faire perdre une énergie précieuse dont il aura besoin pour espérer voir le printemps. Il faut arriver sur place bien avant la faune, privilégier un affût discret et repartir sans se faire remarquer.

Une heure s’écoule sans que rien ne bouge dans la forêt. Le froid tout d’abord revigorant commence à s’infiltrer à travers la grosse veste d’hiver. Un second craquement de branche, tout proche cette fois ci, me fait lever les yeux. Le chevreuil est là, à une petite vingtaine de  mètres en face de l’objectif. Il hésite, regarde en arrière puis s’avance pile là où j’espérais. Je réalise quelques images. Il ne réagit pas aux déclenchements bien étouffés par la housse anti-bruits qui entoure le boitier.

A ma grande surprise, un second brocard aux bois ramifiés magnifiques vient rejoindre son congénère. Les deux cervidés broutent paisiblement durant de longues minutes, puis s’allongent pour s’offrir une sieste ensoleillée. Je déclenche avec parcimonie pour ne pas me faire remarquer. L’instant de grâce dure deux bonnes heures avant que les chevreuils décident de poursuivre leur quête de nourriture plus loin dans la forêt. Une fois la place dégagée, j’attend encore quinze minute pour m’éclipser sur la pointe des pieds.

Val-de-Travers, le 19 février 2017

Rencontre avec un magnifique brocard en pelage d'hiver et aux bois de velours dans une haie des hauteurs du Val-de-Travers.
Tout juste sorti de la forêt, ce jeune brocard de velours d'avance vers sa zone de gagnage quelque part sur les hauteurs du Val-de-Travers.
Ces deux brocard qui arborent de magnifiques bois de velours se retrouvent en lisière de forêt pour se nourir de quelques herbes.
Profitant de la douceur d'un rayon de soleil, ce brocard aux bois de velours s'offre une petite sieste bien méritée.
Les écorces ne semblent pas au goût de ce jeune brocard qui fait une drôle de grimace...
Après une longue sieste dans la neige, rien de tel d'un petit brin de toilette avant de reprendre la route.
Après une longue sieste dans la neige, rien de tel d'un petit brin de toilette avant de reprendre la route.
Le coup tendu, ce chevreuil aux bois de velours se donne des airs de belier...
La langue dehors, ce chevreuil aux bois de velours fait une drôle de grimace...
Lorsque le regard du chevreuil transperce celui du photographe, le temps est un instant suspendu... Fort heureusement, le camouflage et le vent favorable ne permettront pas au petit cervidé de repérer l'intrus.
Toujours aux aguets, ce brocard aux bois de velours hume l'air des hauteurs du Val-de-Travers afin d'identifier la présence d'un éventuel prédateur...
Ce jeune brocard aux bois de velours mâchonne quelques bourgeons trouvés dans sa zone de gagnage des hauteurs du Val-de-Travers.

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