Malgré une réduction significative de la mortalité ces dix dernières années, l'insuffisance cardiaque reste -avec près de 24.000 décès par an en France-, une cause de mortalité fréquente, notamment chez les personnes âgées. Cette étude réfute le risque d'élargissement ventriculaire préjudiciable évoqué avec la pratique de l'exercice en cas d'insuffisance cardiaque congestive et appelle à pratiquer un exercice supervisé. L'objectif est clair : 3.000 pas en 30 minutes suffisent à améliorer significativement le pronostic. Des conclusions, présentées dans la revue Circulation, de l'American Heart Association, qui soulignent l'intérêt d'une pratique d'exercice physique régulière à intensité modérée pour les patients atteints d'insuffisance cardiaque systolique.
Parmi les principes de base pour garder un cœur en bonne santé, notamment du concept " Life's Simple 7 " de l'American Heart Association, il y a l'absence de tabagisme, un indice de masse corporelle dans la norme, un régime alimentaire varié et équilibré, des niveaux normaux de cholestérol, une pression artérielle normale, une glycémie à jeun dans la norme, mais aussi et bien sûr la pratique de l'activité physique. Cette étude montre comment un programme supervisé d'exercice peut aider les patients souffrant d'insuffisance cardiaque congestive à réduire leur risque d'infarctus.
Les chercheurs de l'Université technique de Munich et de l'Université norvégienne des sciences et de la technologie de Trondheim réfutent l'hypothèse d'un risque associé à la pratique de l'exercice physique, à condition que cette pratique soit modérée et supervisée. A l'heure actuelle, l'insuffisance cardiaque congestive est principalement traitée avec des médicaments, des stimulateurs cardiaques et l'implantation de défibrillateurs permettant d'améliorer la fonction myocardique et de prévenir la mort cardiaque subite liée à l'arythmie. Les praticiens conseillent en général à leurs patients insuffisants cardiaques de ne pas s'engager dans une activité physique par peur de compromettre encore plus la fonction de pompage du cœur. Cependant, des études plus récentes suggèrent qu'une pratique supervisée d'un exercice physique modéré peut entraîner des effets très positifs sur l'endurance, réduire l'aggravation des symptômes et les taux de réhospitalisation.
La pratique supervisée de l'activité physique est " sécure " : l'étude menée dans 9 centres européens prouve que la pratique supervisée de l'activité physique est " sécure " et ne dégrade pas la dilatation et la fonction cardiaques : chez 261 patients avec insuffisance cardiaque répartis en 3 groupes et suivis sur plus d'1 an, l'équipe montre que les patients assignés à 12 semaines d'exercice régulier surveillé en retirent des bénéfices significatifs : une réduction de la taille du ventricule gauche, une amélioration de la fonction de pompage et globalement de la condition physique. L'étude ne constate pas de différences significatives entre un programme par courtes sessions de haute intensité et l'exercice continu d'intensité modérée. En revanche, ne pas faire d'exercice entraîne une dégradation progressive des résultats de santé.
Une pratique modérée définie par 100 pas à la minute ou de 3.000 pas en 30 mn est le repère livré par cette étude avec de multiples bénéfices à la clé :
-une réduction de la pression cardiaque
-une amélioration de la fonction des muscles cardiaques
-une amélioration de la dilatation des vaisseaux sanguins
-une formation accélérée de nouveaux vaisseaux sanguins
-un abaissement de la tension artérielle, lorsqu'élevée
-une amélioration de l'absorption d'oxygène pour la production d'énergie
-une amélioration de l'endurance et de la performance
- une diminution du risque d'urgences cardiaques et vasculaires telles que crise cardiaque et AVC.
01/2017. DOI: 10.1161/CIRCULATIONAHA.116.022924 High Intensity Interval Training in Heart Failure Patients with Reduced Ejection Fraction
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