![[Critique] Lion affiche-lion](http://media.paperblog.fr/i/832/8323059/critique-lion-L-V0gurs.jpeg)
Adapté du récit autobiographique A Long Way Home, publié en 2013, Lion est un long-métrage poignant qui se révèle, au final, bien plus ambitieux que la promo ne le laissait entendre, tant sur le fond que sur la forme. Si la comparaison avec Slumdog Millionaire paraît forcément inévitable au regard du cadre dans lequel l’histoire prend place, et de la présence au casting de Dev Patel, le film possède, fort heureusement, sa propre identité.
Et ça tombe bien puisque d’identité, il est vraiment question dans le film. En suivant le parcours de Saroo, de sa plus tendre enfance à l’âge adulte, le récit décrit effectivement une formidable quête identitaire, qui trouvera son apogée dans un dénouement final riche en émotion. Le scénario a toutefois la bonne idée de ne pas se limiter à cette seule thématique, embrassant certains sujets attendus tout en surprenant avec d’autres. Par le prisme de cet incroyable périple humain, le long-métrage porte autant un regard sans concession sur l’Inde des années 80 qu’il n’offre une réflexion émouvante sur l’adoption, et sur la vie passée qu’elle implique. Deux parties distinctes – l’une indienne et l’autre australienne – dont on pouvait craindre au départ la singularité, vecteur de déséquilibre, mais c’était sans compter la finesse d’écriture du scénariste Luke Davies et l’immense qualité du montage. D’abord linéaire, celui-ci jongle en effet habilement, par la suite, avec les souvenirs du passé, souvent synonyme de blessures profondes pour le personnage. Si l’adoption peut offrir une nouvelle vie, elle n’efface pas l’ancienne. C’est ce que Lion illustre très bien en exprimant le dilemme paradoxal de Saroo, incapable de se rapprocher de son ancienne vie sans s’éloigner de la nouvelle.
![[Critique] Lion photo-lion](http://media.paperblog.fr/i/832/8323059/critique-lion-L-JRspIA.jpeg)
Pour son premier film, le réalisateur Garth Davis frappe donc un énorme coup avec Lion. Porté par un casting remarquable (mention spéciale à Dev Patel et Sunny Pawar), une dimension technique irréprochable et un récit à l’émotion dévastatrice, le long-métrage décrit avec sincérité un formidable parcours identitaire. Le genre de parcours dont on ne ressort pas tout à fait indemne. Bouleversant !
