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Crémation : quand les cendres deviennent disque …

Publié le 24 février 2017 par Daniel Leprecheur

Nul amateurisme dans cette démarche : pour mener à bien sa tâche, Leach a fondé en 2009 une entreprise baptisée And Vinyly, déformation de l’expression « and finally ». Une initiative avisée car son carnet de commande connaît une véritable embellie, suscitant l’intérêt des passionnés. De quoi s’agit-il ? Comment procéder ? Combien faut-il débourser pour ce service funèbre des plus surprenants ?

24 minutes de son commémoratif

L’idée est simple : il s’agit de presser un disque vinyle, 45 ou 33 tours, en y incorporant les cendres du disparu, en totalité ou en partie.

Chaque face fait 12 minutes, ce qui fait un total de 24 minutes de musique. Le disque peut comporter les chansons préférées du défunt, l’enregistrement de sa voix, des poèmes lus par ses proches … le choix est vaste, la liberté totale, il suffit d’en discuter avec Jason Leach.

Ce dernier étant compositeur et producteur accompli, il travaille avec de nombreuses maisons de disque, il peut créer une playlist spécifique, voire composer des chansons à la demande. Il peut également aménager les enregistrements vocaux avec des musiques de fond, effectuer des arrangements.

Une pochette adaptable

La couverture noire de base, très austère, inscrit en lettres blanches le nom du défunt, ses dates de naissance et de décès précédés de la formule R.I.V. acronyme de l’expression « Rest in Vinyl », jeu de mot réalisé à partir du consacré « Rest in Peace ».

Il est également possible d’y faire figurer le portrait du disparu, en photo, ou peint par l’artiste James Hague (référencé par la National Portrait Gallery), à moins qu’on désire y imprimer une illustration particulière, là aussi à négocier avec l’entreprise.

Un disque à distribuer

Chaque disque est édité en 30 exemplaires à offrir à la famille, aux proches. L’idée est de façonner un objet commémoratif, un véritable collector chargé de mémoire et de souvenirs, un héritage sonore qu’on transmettra aux futures générations.

Il est aussi possible de diffuser ces exemplaires auprès du public via un réseau de disquaires à l’échelle internationale. Précisons que l’entreprise And Vinyly s’appuie sur un label Death to Vinyl, ce qui facilite ce type de service.

Par ailleurs Leach propose d’organiser des soirées commémoratives durant lesquelles diffuser des musiques prédéfinies sous forme de DJ set.

Un service sur mesure … mais onéreux

Leach insiste sur la souplesse de ses offres. Il est ainsi tout à fait possible de réaliser un 33 tours avec les cendres de feu son animal domestique.

On peut aussi décider de mettre en place cette production de son vivant : certains clients n’hésitent pas à poser devant James Hagues qui peint leur portrait en amont d’un éventuel décès.

Bref les services sont modulables, mais ont un coût : il faut compter 3000 livres soit environ 3400 euros pour opérer un pressage de base, auxquels s’ajoutent les prestations complémentaires.

Par exemple, la composition d’un morceau spécial est chiffré 500 livres, l’ajout de fond sonore 250 livres et ainsi de suite… Sans compter les frais de transports et les taxes douanières qui ne manqueront pas d’augmenter la facture, Brexit oblige.

Attention :

Cette prestation ô combien séduisante par son originalité contredit la législation française qui interdit de conserver les cendres d’un mort chez soi. Avant de se lancer dans l’aventure il convient d’en tenir compte.


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