Cette joyeuse aventure a été le seul et unique voyage " Désert Africain " que j'ai eu l'occasion de découvrir, avant que l'accès n'en soit interdit. Je sais qu'il est possible maintenant d'y retourner, et c'est une excellente nouvelle.
J'avais lu à l'époque " L'appel du Hoggar " de Roger frison Roche : c'est ce récit qui m'avait donné l'envie d'aller voir de plus près ce qu'il en était. Et puis, je me suis enfin décidé !
C'était parti pour 15 jours dans le sud du désert Algérien, afin de partager la vie de ce peuple nomade et fantastique : les fameux touaregs, les hommes bleus du désert.
J'ai retrouvé quelques photos au fond d'un tiroir (en argentique à l'époque) : bon, parfois, la qualité laisse un peu à désirer.
C'était en 2004, il y a bien longtemps, mais le souvenir lui, est intact.
Je ne regrette pas ce voyage, car les paysages, aussi désertiques soient-ils, sont d'une beauté incomparable, les décors naturels, à couper le souffle.
Partager la vie des Touaregs a été une fabuleuse expérience, que je renouvellerai sans hésiter, dès que je pourrai y retourner !
Et que dire de ce sable qui s'infiltre partout, d'une finesse incroyable, que l'on foule pieds nus, en dévalant les dunes en courant, avec des crises de rires inoubliables !
Enfin ces bivouacs sous un ciel étoilé, en dégustant le sublime thé à la menthe, et la galette de pain cuite directement dans le sable et la cendre.
Le premier thé est amer comme la mort, le second est doux comme la vie et le dernier est sucré comme l'amour... dit un célèbre proverbe Touareg
La magie du désert opère toujours. Le vent, la chaleur et la pluie ont façonné le désert, créant ainsi des paysages insolites; on les croirait parfois tout droit sortis d'un décor de cinéma !
Car la réputation du Tassili du Hoggar n'est plus à faire ! On a carrément la sensation d'avoir atterri sur une lointaine planète : C'est un autre monde, ou les rochers ont des formes mystérieuses : roches taillées comme des remparts monumentaux, pour faire face à un ennemi invisible, dunes chantantes qui nous attirent comme une sirène au fond de l'eau...
J'ai toujours aimé le désert ; on s'assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n'entends rien. Et cependant, quelque chose rayonne en silence.
Antoine de St Exupéry
Tagrera est un site absolument remarquable : le sable venu du Ténéré vient s'écraser contre les falaises découpées par l'usure du temps.
Tin Akachaker en impose par ses murailles impressionnantes, jaillissantes de nulle part, telles des remparts cachant un château invisible.
Ses colonnes naturelles sont plantées de telle façon qu'elles donnent au Sahara un décor d'une grande beauté.
Le bivouac dans le désert
Une expérience magique à ne pas manquer ! Imaginez un peu... S'engouffrer dans son duvet, et le sable en guise de matelas...Vous vous endormez dans un silence total, la tête dans les étoiles.
" ô ! Temps, suspend ton vol "
Mais attention, il fait froid, il gèle même. Les écarts de températures entre le jour et la nuit sont importantes. Mais quand survient, l'orage, alors là, c'est la cata !
Regardez un peu l'état de mon duvet au petit matin ! Et encore, il a résisté de longues heures avant de prendre l'eau ! Il faut dire que je possède un duvet très résistant qui me suit depuis de nombreuses années (marque Proguard)
Heureusement, en pleine nuit, nous nous sommes réfugiés sous une toile à chameaux, avec une odeur que vous n'imaginez même pas ! Mais quel superbe souvenir !
La sieste, aux heures les plus chaudes, est indispensable.
Et le pire dans tout cela, c'est que nous avions installé notre camp dans un oued asséché, qui s'est transformé en véritable torrent après l'orage.
Mais grâce à la vigilance et à la présence d'esprit de nos amis Touaregs, ils avaient décidés de déplacer le camp avant la nuit . Sage décision !
Chaque matin, s'éveiller en un point différent du vaste désert. Sortir de sa tente et se trouver dans la splendeur du matin vierge ; détendre ses bras, s'étirer demi-nu dans l'air froid et pur ; sur le sable, enrouler son turban et s'y draper ; se griser de lumière et d'espace ; connaître, au réveil l'insouciante ivresse de seulement respirer, de seulement vivre... Pierre LOTI
La Méharée, moyen de déplacement incontournable !
Pour ce périple, j'avais choisi d'effectuer 1 partie en 4X4, et une autre en méharée ; sans hésiter, c'est cette dernière qui m'a le plus plu ; évidemment, c'est celle que je choisirai, s'il y a une prochaine fois.
Car c'est une occasion unique de vivre l'épopée des grandes caravanes, comme cela existait il y a très longtemps. J'ai vraiment apprécié ce côté " expé " du temps des grandes caravanes...
Un sentiment de plénitude et de liberté immense vous envahit ; parfois, j'avais même l'impression d'être au côté de Lawrence d'Arabie, emmitouflé dans mon turban, accessoire indispensable contre la chaleur et la poussière !
Les avantages sont multiples : c'est écolo évidemment, et l'expérience vaut son pesant de cacahuètes !
Cela vous permet en outre de pouvoir marcher dans le désert, en accompagnant votre monture, et de le chevaucher lorsque vous êtes fatigués. Vraiment trop drôle ! Bien sûr, ce n'est pas très confortable, et il ne faut pas avoir le mal de mer !
Surtout, vous vous souviendrez toute votre vie, au moment ou il vous faut monter sur le bestiau, en vous cramponnant de toute votre force, pour ne pas se retrouver à terre en un rien de temps !
Là également, fous rires assurés ! Un coup en avant, un coup en arrière, et hop ! Vous voilà prêt pour la chevauchée fantastique !
Les Touaregs n'ont pas leur pareil pour charger et fixer les bagages : et il faut que çà tienne, sinon, bonjour les dégâts !
Une selle typique Touareg : vos fesses s'en souviendront longtemps !
Où que tu ailles, adapte-toi dit justement un proverbe Touareg !