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Training Day (2017) : le premier nanar de l’année

Publié le 26 février 2017 par Jfcd @enseriestv

Training Day est une nouvelle série de 13 épisodes diffusée depuis la fin février sur les ondes de CBS aux États-Unis et CTV au Canada. L’action se déroule à Los Angeles et met en scène Kyle Craig (Justin Cornwell), un officier qui sous couverture est réassigné à la section des enquêtes spéciales de la LAPD. Sa mission est de garder un œil sur son nouveau collègue Frank Rourke (Bill Paxton), lequel est soupçonné d’être de mèche avec certains criminels qu’il devrait pourtant mettre derrière les barreaux. Mais comme le constate Kyle, à chaque mission, la morale de Frank a beau être élastique, reste que ses méthodes peu orthodoxes donnent des résultats. Suite du film éponyme de 2001 réalisé par Antoine Furqua, on peine à concevoir qu’avec tous les scénarios de séries que CBS a reçus au cours des derniers mois, ce soit celui-ci qui ait retenu son attention. Avec son héros pathétique, des missions sans queue ni tête et un casting multiculturel qui vient davantage accentuer les clichés plutôt que de les combattre, Training Day est tout simplement bon pour les poubelles.

Training Day (2017) : le premier nanar de l’année

Une caricature voulue ou pas ?

Si Kyle accepte de faire équipe avec Frank, c’est que lui et ses contacts pourraient l’aider à résoudre ce qui est l’énigme de sa vie : le meurtre de son père. En effet, ce dernier qui était avocat a été tué dans d’obscures circonstances après avoir été la cible d’un hold-up. Il connaissait bien Frank à qui il a remis un message crypté et qui était d’ailleurs présent à son enterrement. En attendant d’en apprendre davantage, Kyle préfère fermer les yeux sur certains comportements douteux de Frank, et ce, malgré une supérieure peu commode (Joy Lockhart (Marianne Jean-Baptiste)) qui s’impatiente devant le peu de preuves que lui fournit son « espion ». Dans le pilote, les deux hommes enquêtent sur les transactions d’un baron de la drogue et dans le second, le duo tente de libérer une jeune fille qui a été kidnappée en échange d’une rançon. Enfin, dans l’épisode suivant, ils épient un tueur à gages qui a dans sa mire des membres de la mafia russe de Los Angeles.

Training Day (2017) : le premier nanar de l’année

À plus ou moins la même date l’an dernier, CBS nous arrivait avec Rush Hour, elle aussi adaptée d’une franchise cinématographique qui mettait en scène deux policiers dans des « aventures de la semaine ». Bien que l’un d’eux était rigoureux et sérieux, alors que l’autre se définissait surtout par sa témérité, ils formaient néanmoins une bonne équipe luttant contre le crime. Les différences sont minimes avec Training Day puisqu’on nous sert la même recette, à la différence qu’on a droit à un produit encore plus médiocre… comme si cela était possible. Quand on pense que dans le film de Furqua, son principal interprète Denzel Washington avait remporté l’oscar du meilleur acteur en 2002, on est loin du compte ici en ce qui a trait au jeu de ceux-ci à CBS. En effet, Bill Paxton nous offre une performance pour le moins clownesque au point où l’on se demande si on a affaire à une parodie. À un moment, pour faire parler un témoin retenu prisonnier dans un entrepôt désaffecté, il lui présente son arme secrète : un singe qui apparemment peut lui lacérer le visage en un rien de temps… Quant à son personnage, les mots qu’il choisit pour se définir lors d’une confrontation avec un ennemi au troisième épisode se passent de commentaires : « I’m a problem drinker on the wrong side of 50 with four alimony payments and prostate’s the size of a papaya. I never left a beer behind, never passed on a second helping of bacon, and I haven’t put on a condom since 1993. »

Sinon, en plus d’une mise en scène ringuarde truffée de flashbacks aux teintes fluorescentes, c’est le scénario des épisodes qui laisse à désirer. Faute de contenu, on ajoute des fusillades toutes les dix minutes et lorsqu’il « travaille », Frank se sert d’un genre de mitrailleuse pour neutraliser ses ennemis. On a même droit au troisième opus à un combat d’arbalètes entre différents membres du crime organisé… Semaine après semaine, on élève sans arrêt la violence d’un cran tout en la banalisant. Dans le pilote, après que la collègue de Kyle se soit fait tuer, tout ce que Frank trouve à dire est : « Oh, you dumb fat son of a bitch, why couldn’t you ever run faster? » La semaine suivante, on a un groupe de malfrats qui après avoir kidnappé une jeune fille à son lycée tirent sans raison un peu partout sur le campus. Avant de fuir, ils exterminent son père d’une balle dans la tête, lui qui n’était même pas armé.

Training Day (2017) : le premier nanar de l’année

CBS n’a pas compris le message

Il y a un peu moins d’un an, CBS était attaquée de toutes parts concernant son manque de diversité à l’écran au point où la chaîne a lancé un programme visant à la  promouvoir dans ses séries. En principe, Training Day en donne plus que le client en demande, mais ce n’est qu’un leurre. En effet, officiellement, on a affaire à un duo en « noir et blanc » ici, mais Kyle est complètement effacé derrière son coloré partenaire, lequel lance à un moment : « Only, no more kidnapping. This isn’t the Middle East ». Sinon, on a une quantité d’Arabes, de Russes et de Latinos, mais ce sont tous des méchants aux répliques uniques et définis de façon caricaturale avec par exemple « Vlad The Empaler » ou encore « Broken Claw ». Quant aux femmes, mis à part leur collègue Rebecca Lee (Katrina Law), elles n’ont d’autres fonctions que de se servir de leurs charmes comme appât. Il y a bien Joy qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, mais reste qu’elle passe l’entièreté de son temps derrière un bureau à menacer Kyle, sans succès. Qui plus est, l’actrice Marianne Jean-Baptiste joue l’exact même rôle que dans Blindspot. Pour l’originalité, on a déjà vu mieux.

Depuis son départ, Training Day enregistre des audiences catastrophiques. Le premier épisode n’a attiré que 4,73 millions de téléspectateurs avec un taux de seulement 0,88 chez les 18-49 ans. Les deux semaines suivantes, l’érosion continuait avec un auditoire respectif de 4,44 (taux de 0,82) et 3,83 (0,70). Pour le plus grand bien de la télévision, il n’y a qu’à espérer que la série sera annulée avant sa fin de saison prévue.

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