On parle d'un Parlement dérationalisé ? C'est une farce. En fait, on offre une forme d'exutoire aux Parlementaires pour leur permettre d'assumer leur fonction tribunitienne, sans avoir de prise réelle sur la loi dont l'Exécutif entend bien conserver la maitrise. La suffisance du ministre chargé des relations avec le Parlement dans les réponses aux amendements des sénateurs de sa majorité a fini par me convaincre que l'arrogance ministérielle illustrait pour longtemps le mépris du Gouvernement pour le Parlement.
L'une des mauvaises coutumes de la 5ème République est, lorsque l'on est dans la majorité, de se croire obligé de voter les textes, même contre sa conscience. Pour une loi constitutionnelle, je ne le ferai pas.
Je fais mon choix et je l'assume. Je n'ai pas l'intention d'imiter l'âne de Buridan qui, placé à égale distance de deux carottes appétissantes, en vient à se laisser mourir de faim faute de pouvoir choisir entre les deux.
Entre la solidarité majoritaire aveugle et ma conscience mon choix est fait.
Mais au fait, quel est le vôtre ? Vous la voteriez, vous, cette réforme constitutionnelle ?