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La banque, garante dans l'économie de partage

Publié le 02 mars 2017 par Patriceb @cestpasmonidee
CommBank Alors que l'idée de faire de la banque un intermédiaire de confiance de la gestion d'identité circule depuis plusieurs années, sans vraiment se concrétiser, la « Commonwealth Bank of Australia » (CommBank) réalise actuellement une expérimentation inédite en la matière, en s'inscrivant dans un modèle étendu, au service de l'économie du partage.
La banque a en effet conclu un partenariat avec Airtasker – une plate-forme collaborative de délégation de petites tâches du quotidien (rémunérées), similaire à TaskRabbit – pour un test, lancé au début de cette année et qui devrait durer plusieurs mois, aux termes duquel elle propose à ses clients de valider officiellement leur identité numérique en contrepartie de l'affichage d'un « badge » CommBank sur leur profil, qui leur procure une légitimité supplémentaire vis-à-vis de la communauté des « taskers ».
La mise en œuvre se veut aussi simple que possible. L'utilisateur invoque le service à tout moment depuis sa page personnelle sur le site d'Airtasker. Une fois la procédure initiée, il lui suffit de procéder à une authentification auprès de CommBank – sécurisée par un mécanisme à double facteur – grâce à ses identifiants de banque en ligne. En retour, son nom et sa date de naissance (et aucune autre information) sont retournés afin de confirmer les informations inscrites sur le site de la startup.
Dans l'univers des échanges P2P (de particuliers à particuliers), la notion de confiance représente un défi critique, à double détente, d'abord parce qu'elle constitue un pilier incontournable de tout système transactionnel (tel que le commerce traditionnel), puis par la nécessité de définir de nouvelles capacités de mesure, adaptées à l'individu (émulant les solutions appliquées aujourd'hui aux entreprises). Airtasker l'a bien compris et déploie pour y faire face toute une batterie de réponses, en constante évolution.
Airtasker badges
Parmi celles-ci, la vérification du numéro de téléphone mobile, l'analyse des comptes sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn) sont des classiques. La fourniture d'un moyen de paiement certifié est également logique pour une plate-forme commerciale. Le contrôle du casier judiciaire est plus original mais pas inédit (il existe notamment pour les services de VTC)… Et, au bout de cette liste, il devient presque évident que la banque a aussi un rôle à jouer dans la construction du profil réputationnel de l'internaute.
Naturellement, la démarche de CommBank soulève de nombreuses questions, qui justifient son aspect expérimental. Par exemple, si, pour l'instant, seuls le nom et la date de naissance du client sont transmis, il est facile d'imaginer des cas où des données plus complètes seraient utiles : jusqu'où la banque pourra-t-elle aller sans s'aliéner les consommateurs ? Dans un autre registre, la garantie apportée avec le badge est limitée mais ne subsiste-t-il pas un risque de confusion chez les utilisateurs d'Airtasker ?
À notre époque ultra-connectée, la confiance devient rapidement un actif essentiel des relations humaines, bien au-delà de l'économie collaborative. Aux côtés de ses nouveaux critères d'évaluation, via les réseaux sociaux ou autres, peut-être a-t-elle également besoin de dépositaires et de garants plus conventionnels. La banque figurerait alors en bonne position pour occuper cette place : Airtasker en semble convaincue, il ne reste maintenant qu'à vérifier si les consommateurs auront la même perception…

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