Magazine Journal intime

Une parisienne à Marseille : les amitiés du TGV

Par Sheily

Je n’ai pas d’attache particulière avec Marseille, mais des impératifs professionnels m’obligent à m’y rendre régulièrement. Fort heureusement, chaque séjour dans la cité phocéenne s’apparente bien plus à un week-end de détente qu’à une réunion de travail, ce qui justifie un plaisir sans cesse renouvelé à la perspective de ces déplacements.

Et puis ces voyages représentent autant d’occasions de tisser des liens éphémères mais inoubliables avec de nouveaux compagnons. Comme ma Nouvelle Meilleure Amie du week-end dernier.

Brune, pétillante, la cinquantaine, La Copine était déjà assise dans le TGV quand je suis montée. Mais le style inimitable avec lequel j’ai placé mon sac dans « l’emplacement prévu à cet effet » l’a beaucoup impressionnée : La Copine a déserté son siège pour venir s’installer dans mon « carré ».

Entre amis, on se dit tout, on ne se cache rien. Ainsi La Copine s’est livrée avant même le départ : « J’espère que je ne pue pas trop ! Je cours après les trains depuis ce matin ». Malgré le manque de preuve olfactive suspecte autour de moi, je lui propose les services de mon déodorant en spray de sac (Clarins, s’il vous plaît). Elle décline mon offre avec un sourire. Je range mon arme avec méfiance, tandis que la Copine poursuit de sa langue bien pendue : « Je ne regarde pas la télé. Mais j’en ai une ! Faudrait pas me prendre pour une nulle ! Mais j’écoute les infos à la radio ». J’ai dégainé mon livre à cet instant, la contraignant à… parler toute seule.

Cette ruse m’a accordé un long moment de répit. Mais quand par malheur j’ai levé les yeux sur La Copine entre deux chapitres, elle ne m’a pas loupée : « Le train arrive à quelle heure à Marseille ? Je dois aller jusqu’à Hyères, mais si vous me donnez l’heure d’arrivée à Marseille, j’appelle mon mari pour qu’il vienne me chercher. Je donnerais n’importe quoi pour écourter le trajet… Parce que je viens de St Malo et j’ai déjà fait 3h de train dans la matinée. Puis le métro. Et encore ce train ! Désolée de vous embêter… ». J’ai donné l’info et replongé dans mon livre sans quitter les pages jusqu’à destination.

En gare de Marseille, La Copine a rassemblé tous ses bagages en un tour de main au m’a souhaité un bon week-end. « Je suis tellement heureuse que mon mari soit venu me récupérer ». J’étais si émue que j’ai bien failli lui demander son prénom…

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