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Critique Ciné : Split (2017)

Publié le 03 mars 2017 par Delromainzika @cabreakingnews

Split // De M. Night Shyamalan. Avec James McAvoy, Anya Taylor-Joy et Betty Buckley.


Et si M. Night Shyamalan était vraiment de retour ? Je sais que beaucoup se joue sur l’émotionnel avec cette scène finale et ce clin d’oeil absolument fabuleux qu’il nous offre. Je ne vais pas vous le dévoiler, mais franchement, je ne m’attendais pas du tout à une telle surprise. Le réalisateur n’a même pas pu résister à son apparition Hitchcockienne habituelle, jouant un peu de lui-même pour le coup et de l’embonpoint qu’il a pris au fil des années. Mais alors Split, que vaut-il réellement ? Je n’y suis pas allé très confiant car je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Ce réalisateur et scénariste est capable du meilleur (Incassable, Sixième Sens) comme du pire (Le dernier maître de l’air) mais il parvient ici à recréer ce qui manquait à son cinéma depuis Le village (2006). Bon, Split repose déjà beaucoup sur la prestation de James McAvoy, absolument fabuleux sous les traits de ces diverses personnalités, mais au delà de ça, les personnalités sont travaillées et passionnantes. On reste pendu au fil du film, jusqu’au twist final qui nous permet de comprendre ce qui se passe vraiment dans la tête de ce schizophrène aux 23 personnalités. Je ne m’attendais pas nécessairement à ce que les choses évoluent de la façon dont elles évoluent mais le résultat est stupéfiant.

Kevin a déjà révélé 23 personnalités, avec des attributs physiques différents pour chacune, à sa psychiatre dévouée, la docteure Fletcher, mais l’une d’elles reste enfouie au plus profond de lui. Elle va bientôt se manifester et prendre le pas sur toutes les autres. Poussé à kidnapper trois adolescentes, dont la jeune Casey, aussi déterminée que perspicace, Kevin devient dans son âme et sa chair, le foyer d’une guerre que se livrent ses multiples personnalités, alors que les divisions qui régnaient jusqu’alors dans son subconscient volent en éclats.

Au delà de James McAvoy, Split vaut également le détour pour Anya Taylor-Joy qui brille par sa capacité à nous convier dans son esprit torturé à elle aussi alors qu’elle installe un climat différent du point de vue des kidnappées. Split c’est un thriller, un film d’horreur, plusieurs choses à la fois totalement assumées et jubilatoires. Le mélange nous tient en haleine alors que le récit se déroule presque totalement en huis clos dans le même lieu. Il n’y a pas de scènes extérieurs (ou alors, très rares) ce qui permet de jouer sur l’ambiance claustrophobique dont M. Night Shyamalan a toujours été un très grand fan. Sauf que dans Split, il sait comment faire fonctionner cette ambiance intelligemment. Le thriller est tendu, tordu, mais éblouissant. D’un point de vue de la mise en scène, on retrouve là aussi un réalisateur inspiré, qui joue avec notre esprit et notre regard afin de nous plonger petit à petit dans la pénombre de ce récit. Il sait comment mettre en lumière un casting réussi. Après le retour par la petite porte du réalisateur pour The Visit (qui fonctionnait mais n’était pas un chef d’oeuvre), Split prouve le vrai retour en grâce d’un réalisateur aux multiples facettes et capable de beaucoup de choses. Surtout que Split parvient à jouer avec notre paranoïa et rien que pour ça, on ne peut que féliciter le réalisateur.

Note : 9.5/10. En bref, un brillant thriller psychologique marquant le retour en grâce d’un réalisateur qui s’était égaré.


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