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Medici, Masters of Florence (Saison 1, 8 épisodes) : les sous-parrains

Publié le 05 mars 2017 par Delromainzika @cabreakingnews


Altice, la société de Patrick Drahi a décidé de se lancer dans la production de fictions pour sa plateforme de VOD SFR Play (ex Zive). Medici, Masters of Florence est sa première incursion dans le monde même si le tout est une co-production européenne. Créée par Frank Spotnitz (Man in the High Castle) et Nicholas Meyer (Star Trek II la colère de Khan, Le prince d’Egypte), Medici, Masters of Florence ne brille pas nécessairement comme on pouvait l’espérer. Mais la tentative reste louable. La série décide de raconter l’histoire de la mort de Giovanni de Médicis, qui reste un grand mystère, afin raconter l’histoire de cette famille et de la façon dont elle est devenue aussi importante et influence à Florence. La famille Médicis est un symbole de l’entrée de la société italienne dans le monde de la Renaissance. Ce qui est assez étrange c’est de vendre Medici, Masters of Florence avec Dustin Hoffman alors que ce dernier décède à la fin du premier épisode. Dommage que l’on n’ait pas pu profiter plus amplement des talents de cet acteur qui méritait vraiment un rôle différent. Bien entendu, sa mort ne va pas empêcher Medici, Masters of Florence de faire des vas-et-viens dans le temps ce qui permet de faire réapparaître le personnage.

Florence, 1429. Fils de berger, Giovanni de Médicis a transformé la banque familiale en une puissance économique et politique sans précédent. Mais le pouvoir fait des envieux. Lorsqu’il est assassiné, ses fils Cosimo et Lorenzo ne manquent ni de suspects, ni d’ennemis. Au sein même du clan Médicis, l’entente est fragile. Mais l’ennemi est aussi intérieur… S’il sait qu’il faut parfois faire un mal pour un bien, jusqu’où Cosimo sera-t-il prêt à aller pour défendre les Médicis, Florence – et une révolution qu’on appelle aujourd’hui Renaissance ?

La série a l’avantage d’avoir été tournée en Italie, ce qui donne un certain réalisme qui évite les fonds verts dégueulasses. Mais le visuel ne permet pas vraiment d’oublier les conneries que Medici, Masters of Florence peut faire en parallèle. La série tente d’enchaîner les grandes fresques, les longs dialogues, etc. mais la façon dont la famille Medicis est dépeinte ne m’a pas plus plu que ça. Frank Spotnitz dit s’être inspiré du film Le Parrain de Coppola et d’Amadeus afin d’écrire cette adaptation de l’histoire de la famille de commerçants, mais le résultat est très différent des inspirations qu’il a dit avoir pris. Giovanni de Médicis est alors un peu le « parrain » mais le truc ne fonctionne pas aussi bien que l’on ne pouvait l’espérer non plus. Le but de Giovanni est de moderniser l’Italie. Le projet est ambitieux et surtout intéressant. Sur le papier et comme la vraie histoire, les Médicis ont énormément de choses à raconter. Mais contrairement à Borgia (Canal +) ou encore Les Tudors (Showtime), Medici, Masters of Florence donne l’impression qu’elle veut jouer sur tous les tableaux sans vraiment savoir ce qu’elle veut faire. Malgré les décors (Florence, Rome et la Toscane sont mis à l’honneur), le scénario manque cruellement de caractère.

Il y a de bonnes idées mais c’est mou du genou et jamais aussi surprenant que cela ne pourrait vraiment l’être. Je suis vraiment resté sur ma faim à l’issue de la saison alors que les personnages ont énormément de mal à s’installer. J’ai eu l’impression que tous les personnages sont introduits comme pour citer une liste de noms de l’époque et pas faire grand chose de plus. Alors qu’il aurait justement été intéressant de creuser un peu plus la personnalité de chacun. Même les flashbacks avec Dustin Hoffman n’ont pas l’implication qu’ils devraient probablement avoir. Frank Spotnitz a énormément de mal ces derniers temps à faire des trucs intéressants. Si j’ai bien aimé ce qu’il a fait avec Man in the High Castle (je préfère presque ce qui s’est fait en son absence), Medici, Masters of Florence est loin d’être la grande fresque transcendante qu’elle devrait être. On est bien loin des Borgia (Canal +), de The Borgias (Showtime) ou même de The Young Pope (Canal +/HBO) pour prendre un exemple de série historique plus récente. Les personnages ont énormément de mal à captiver l’attention du téléspectateur, la faute à un scénario qui ne sait pas toujours quoi en faire et les places alors un peu à la hâte… Dommage. Une saison 2 a cependant été commandée.

Note : 4/10. En bref, une saison décevante.


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