La prudence est de mise dans cette présidentielle. L'erreur serait de croire François Fillon hors-course. En réalité, le vote est extraordinairement volatil, et, malheureusement, particulièrement celui du centre. Emmanuel Macron est donc le plus directement concerné. Ses intentions de vote peuvent à tout moment s'effondrer et l'hypothèse Juppé a montré à quel point elles pouvaient être mobiles dans les derniers sondages.
François Fillon peut très bien gagner son pari, parvenir à mobiliser son électorat en jouant le martyr et accéder au second tour.
Marine Le pen est la candidate la plus à l'abri d'un retournement, son électorat est très fiable et très sûr.
Emmanuel Macron doit faire aussi attention sur sa gauche. Hamon ou Mélenchon peuvent jaillir à tous moments. Il devrait s'appuyer davantage sur François Bayrou et, par exemple, charger ce dernier de faire un signe fort au monde enseignant car Bayrou est la seule figure qui inspire aux professeurs de la confiance. Ils se méfient de Macron et celui-ci devrait y prêter plus d'attention.
Tout est ouvert.
Il faut à tout prix éviter les gaffes dans les éléments de langage et se positionner intelligemment sur les points essentiels du programme en ayant à l'esprit que les Français veulent de l'espoir, de la justice, de la sincérité et de la sécurité dans tous les domaines.