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Opel

Publié le 07 mars 2017 par Christophefaurie
Que PSA acquiert Opel est un pied de nez à l'histoire. A la fin des années 20, GM aurait pu acheter Citroën. Mais la cigale française faisait très pâle figure en comparaison de la fourmi germanique, Opel. Et l'achat d'Opel a été probablement une très bonne opération. Opel a été fort rentable. D'ailleurs, fidèle à la stratégie d'Alfred Sloan, Opel a gardé une grande liberté, et a été une entreprise allemande. 
Pourquoi, Opel, longtemps le plus gros constructeur allemand, a-t-il sombré ? Conséquence imprévue de la politique de GM : la marque occupait une niche (l'Europe) et n'a pas pu suivre les autres constructeurs allemands dans leur expansion mondiale ? Opel a été dirigé par des patrons américains : pas bon pour une entreprise allemande, surtout automobile ? Effectivement, il semble qu'Opel ait été victime de ce que le management a fait de pire, ces dernières décennies.
Et maintenant ?  A l'époque où je lisais The Economist, il y était dit qu'il y avait un constructeur de trop. Opel serait en forte surcapacité. Les synergies avec PSA devraient aider. Mais le danger est qu'Opel ait perdu tout son savoir-faire. C'est ce que produit un management financier. Et cela peut être fatal à un acquéreur, surtout s'il a la fragilité de PSA. Après tout, Opel est en pertes depuis 16 ans ! Peut-être que PSA a quelques atouts, cependant. Des collaborations qu'il a établies avec Opel pourraient réussir. En tout cas, cela semble un pari. Mais cela valait peut-être mieux que de ne rien faire. Et si Opel peut effectivement se transformer, c'était le bon moment de l'acheter : elle ne vaut pas grand chose. 
Si PSA passe la tempête, il me semble que sa stratégie doit être de faire d'Opel une marque allemande. On ne construit pas les voitures de la même façon en Allemagne qu'en France. Et cela se voit. (Une impression, forte, que j'ai tirée de mes missions dans l'automobile, et, surtout !, de mes rencontres avec des ingénieurs allemands.) Comment souvent, l'idéal serait un mélange de cultures. De la rigueur allemande dans la conception et la production française, et de l'astuce française pour réduire les coûts de la rigueur allemande. (Une Allemande pas trop chère, ou une Française rigoureuse, cela ferait mal !) Difficile à réussir. Renault a échoué, me semble-t-il...

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