Hilaire est certainement le personnage le plus remarquable de l'histoire de Poitiers.
Il vécu au 4ème siècle, la ville qui deviendra Poitiers s'appelait alors Lemonum, nous sommes en Gaule, les Royaumes Francs n'existent pas encore et l'administration est romaine.

Baptisé à 35 ans (vers 345), il est père de famille lorsqu'il devient évêque de la ville, élu par ses coreligionnaires autour de 353-354. Certaines sources (Robert Favreau, historien, spécialiste de l'histoire du Poitou) le présente comme le premier évêque de la ville ("Les évêques précédant Saint-Hilaire relèvent largement de la légende. Seul Agon paraît avéré."), sur le site du diocèse de Poitiers il est présenté comme le 9ème.
Au cours des années suivantes, Hilaire écrivit sa première œuvre, le Commentaire à l'Evangile de Matthieu. Il s'agit du plus ancien commentaire en langue latine qui nous soit parvenu de cet Evangile.
Hilaire un grand personnage pour Poitiers et la région.

Hilaire un grand personnage pour l'Église.

Hilaire fut ainsi obligé de quitter la Gaule au cours de l'été 356. Exilé en Phrygie, dans l'actuelle Turquie, Hilaire se trouva au contact d'un milieu religieux totalement dominé par l'arianisme. Là aussi, sa sollicitude de pasteur le poussa à travailler sans relâche pour le rétablissement de l'unité de l'Eglise, sur la base de la juste foi, formulée par le Concile de Nicée. C'est dans ce but qu'il commença la rédaction de son œuvre dogmatique la plus importante et la plus connue : le De Trinitate (Sur la Trinité). Dans celle-ci, Hilaire expose son chemin personnel vers la connaissance de Dieu, et se préoccupe de montrer que l'Ecriture atteste clairement la divinité du Fils et son égalité avec le Père, non seulement dans le Nouveau Testament, mais également dans un grand nombre de pages de l'Ancien Testament, dans lequel apparaît déjà le mystère du Christ. Face aux ariens, il insiste sur la vérité des noms de Père et de Fils et développe toute sa théologie trinitaire à partir de la formule du Baptême qui nous a été donnée par le Seigneur lui-même: "Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit". Le Père et le Fils sont de la même nature. Et si certains passages du Nouveau Testament pourraient faire penser que le Fils est inférieur au Père, Hilaire offre des règles précises pour éviter des interprétations erronées : certains textes de l'Ecriture parlent de Jésus comme de Dieu, d'autres mettent, en revanche, en évidence son humanité. Certains se réfèrent à Lui dans sa préexistence auprès du Père; d'autres prennent en considération l'état d'abaissement (kenosi), sa descente jusqu'à la mort; d'autres, enfin, le contemplent dans la gloire de la résurrection.
En 360 ou en 361, Hilaire put finalement revenir dans sa patrie après son exil, et il reprit immédiatement l'activité pastorale dans son Eglise, mais l'influence de son magistère s'étendit de fait bien au-delà des frontières de celle-ci.
Un synode tenu à Paris en 360 ou en 361 reprend le langage du Concile de Nicée.
Certains auteurs antiques pensent que ce tournant anti-arien de l'épiscopat de la Gaule a été en grande parti dû à la fermeté et à la mansuétude de l'Evêque de Poitiers. Tel était précisément son don : conjuguer la fermeté dans la foi et la douceur dans les relations interpersonnelles.
Hilaire mourut en 367. Sa mémoire liturgique est célébrée le 13 janvier. En 1851, le bienheureux Pie IX le proclama Docteur de l'Eglise.