Magazine Football

Vous dépensez plus, ils gagnent plus

Publié le 25 juin 2008 par Chroneric

Les pratiques dérangent et font souvent scandale mais rien ne les arrête. Les transferts des joueurs de football d'un club à l'autre font l'objet de transferts colossaux de sommes d'argent. Des sommes d'argent qui ne sont pas toujours justifiées et qui manquent de modération. Les joueurs sont ainsi traités comme des produits de luxe de vente aux enchères. L'indécence est de mise dans ce domaine.

L'Olympique lyonnais est prêt à lâcher Ben Arfa à l'Olympique de Marseille pour un minimum de vingt millions. Son passage de la capitale des trois Gaulles vers la cité phocéenne promet à ce joueur un mensuel de 200 000 euros. Un revenu confortable pour taper dans un ballon. Il ne s'agit pas là d'être jaloux ou de remettre en cause les talents de chacun mais il s'agit de se poser la question s'il est nécessaire de mettre autant d'argent sur la table pour une simple histoire de sport. Ont-ils besoin de tout ça pour vivre ? Manchester United vend son joueur le plus célèbre de la planète Cristiano Ronaldo pour 100 millions. Même un tableau de Picasso ou de Van Gogh ne pourrait pas faire mieux. Le Real de Madrid n'accepte pas un tel montant mais le club madrilène est quand même prêt à débourser environ 85 millions pour compter ce joueur dans ses rangs.

L'esprit de Coubertin s'est envolé depuis longtemps. Maintenant, l'important c'est de participer… au contrat.

Les joueurs ne seraient-ils pas aussi talentueux s'ils gagnaient moins ? On nous sert à chaque fois le problème de la durée d'une carrière de footballeur. Je veux bien. Seulement, de tels étalages dans les médias ont des conséquences fâcheuses. Les jeunes rêvent et se voient déjà célèbres et riches alors qu'ils ont une chance microscopique d'accéder au monde très fermé des joueurs professionnels. Ils ne veulent plus devenir joueur mais ils veulent être plein aux as. Les joueurs eux-mêmes se prennent pour des stars à qui il ne peut rien arriver et qui peuvent tout se permettre comme de conduire des bolides sur des autoroutes à plus de 300 kilomètres à l'heure. A un tel niveau de vie, tout est dévalorisé. Les sponsors dépensent sans compter pour voir leurs marques apparaître quelques secondes sur un écran télé et les fédérations officielles vendent à prix d'or les droits de diffusion. Et puis, il y a les boutiques. Ces établissements, véritables temples dédiés aux joueurs et à leurs équipe, vendent la "peau des fesses" des articles marqués du logo. J'ai d'ailleurs testé une fois : pour offrir à un neveu un cartable de l'OL qui n'a pas tenu le coup une années scolaire car les brides se sont vite détachées de l'ensemble.

Je le sais très bien, c'est discuter dans le vide. La machine est tellement emballée que rien ne peut l'arrêter. Je ne veux pas refaire le monde mais je souhaiterais que toutes ces personnes qui contribuent à tout ça redescendent sur terre, réfléchissent à la finalité de tels comportements et gagnent en modestie. Au moins par respect pour les supporters qui se saignent à blanc parfois rien que pour acheter une écharpe ou un maillot de leur équipe préférée, et pour lesquels même leurs revenus ne leur permettent peut-être pas de se loger.

Un jour ou l'autre, tout ce système bien huilé va gripper, le ballon manquera de rebond. Plus dure sera la chute.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Chroneric 80 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines