Cette analyse des données de la fameuse étude Framingham Heart Study montre que des nuits de sommeil régulièrement prolongées au-delà de 9 heures annoncent un risque double de développer une démence dans les 10 années. Des données présentées dans la revue Neurology qui associent à des nuits plus longues, des cerveaux plus petits !
Un volume cérébral "rétréci" est bien associé au déclin cognitif et au risque de maladie d'Alzheimer et autres démences ou troubles neurodégénératifs.C'est donc l'analyse des données d'un grand nombre de participants à la Framingham Heart Study (FHS), invités à renseigner leur durée de sommeil nocturne et suivis pendant 10 ans qui permet de confirmer cette association : l'analyse montre en effet que notamment les participants à faible niveau d'études qui dorment plus de 9 heures chaque nuit ont un risque multiplié par 6 de développer la démence à 10 ans par rapport aux participants qui dorment moins longtemps. Le niveau d'éducation apparaît donc une nouvelle fois comme un facteur protecteur contre la démence.
Le sommeil excessif, un symptôme ou une cause de démence ? Les chercheurs penchent plutôt du côté symptôme de changements de cerveau qui se produisent avec la démence. Cela suggère que les interventions visant à limiter la durée du sommeil seraient plutôt vaines pour conjurer ce risque de démence.
A l'âge mur, la durée de sommeil est un bon indicateur cognitif : la durée de sommeil autodéclarée trouve son utilité, en particulier chez les personnes âgées. Selon cette analyse, la durée de sommeil serait un excellent indicateur clinique pour détecter les patients à un âge avancé à risque de progresser vers la démence clinique dans les 10 années. Ces patients pourraient par exemple bénéficier d'une évaluation cognitive et d'un suivi plus resserré. Ainsi, le dépistage des troubles du sommeil peut aider à la détection précoce des troubles cognitifs et de la démence. Un diagnostic précoce qui présente de nombreux avantages dont la mise en œuvre d'activités mentales, sociales et de thérapies cognitives adaptées.
February 22, 2017, doi: http://dx.doi.org/10.1212/WNL.0000000000003732 Prolonged sleep duration as a marker of early neurodegeneration predicting incident dementia
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